François Hollande est attendu lundi en Turquie pour une visite
d'État de deux jours, la première d'un président français depuis 22
ans, qui s'annonce délicate sur fond de relations bilatérales houleuses
et de profonde crise politique à Ankara.
Pour le chef de l’État, ce déplacement qui succède à celui de
François Mitterrand en 1992 et sera son premier à l'étranger depuis l'annonce de sa séparation avec sa compagne Valérie Trierweiler, doit
être l'occasion de raviver une relation politique et surtout économique
en panne.
D'où la présence à ses côtés de sept ministres, parmi lesquels
Laurent Fabius (Affaires étrangères), Arnaud Montebourg (Redressement
productif) ou Jean-Yves Le Drian (Défense), et d'une délégation de
responsables économiques et d'entreprises d'une quarantaine de membres.
Nicolas Sarkozy avait fait de son hostilité à l'adhésion de la
Turquie à l'Union européenne un argument de politique intérieure,
provoquant la fureur du Premier ministre turc, l'islamo-conservateur
Recep Tayyip Erdogan. Le vote de lois françaises reconnaissant le
génocide arménien ou réprimant sa négation a également lourdement pesé
sur la relation.
Une période de glaciation s'en est suivie, plombant aussi les
échanges commerciaux. La part de marché française en Turquie a chuté de
6 à 3% entre 2009 et 2012 alors que cette puissance émergente a vu son
PIB par habitant tripler entre 2002 et 2012. Sur ce point,
explique-t-on dans l'entourage du président français, Paris entend donc
se livrer à "un travail de rattrapage".
C'est le message que délivrera François Hollande aux milieux
d'affaires turcs qu'il rencontrera mardi à Istanbul, au deuxième
journée de sa visite. Après une année 2013 plutôt fructueuse pour les
entreprises françaises avec la conclusion de 15 milliards d'euros de
contrats en Turquie, une série d'accords seront signés dans les
domaines du nucléaire civil, des infrastructures ou de la lutte contre
les contrefaçons.
Dans ce contexte, Paris entend privilégier une relation "sincère, claire et directe". Le processus de négociation avec l'Union européenne ne pourra prospérer que si Ankara tient ses engagements "sur l'Etat de droit, la séparation des pouvoirs, l'indépendance de la justice et le respect des libertés fondamentales", souligne-t-on encore à l'Elysée.
Au-delà de ces questions, nul doute que François Hollande sera
interrogé sur sa position de principe à l'égard d'une future adhésion
de la Turquie à l'UE. Jusqu'à présent, le président français s'est
borné à constater que cette question ne se poserait pas concrètement
pendant son quinquennat puisque les Européens ont exclu une adhésion
avant 2020.
Le président Hollande rencontrera aussi la veuve du journaliste
Hrant Dink qui, œuvrant à la réconciliation entre Turcs et Arméniens,
a été assassiné par un ultra nationaliste turc le 19 janvier 2007.
Membre de l'Otan, la Turquie est concernée au premier chef par les
crises régionales et notamment le conflit en Syrie, l'Iran, l'Irak, et
plus largement le monde arabe, le Caucase et Chypre, autant de crises
dont François Hollande devrait également s'entretenir avec ses
interlocuteurs turcs. Quelque 700.000 réfugiés syriens ont été
accueillis en Turquie.
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