L'euro a encore baissé jeudi 5 mars, atteignant un plus bas depuis 2003. Il y a toutes les chances qu'on aille plus loin dans les semaines qui viennent. La parité (le cours de un euro pour un dollar) n'est plus très loin.
Pour la première fois depuis cinq ans, la reprise économique en zone euro a de vraies chances, grâce à cette baisse de l'euro. C'est la meilleure nouvelle économique depuis 2010. Car nous exportons beaucoup en dehors de la zone euro. C'est surtout le cas de l'Allemagne, mais les autres pays aussi. Or, à l'étranger, nous vendons en dollar et, une fois la somme convertie en euros, ça fait davantage.
Si je vends un produit 1.000 dollars, il y un an, je touchais 710 euros ; aujourd'hui je touche 900 euros. Ce n'est pas pareil du tout. Du coup, les marges des entreprises sont bien meilleures.
Cela ne vaut pourtant que pour les entreprises qui exportent. Les autres ne sentent pas encore la reprise. Mais peu à peu, le secteur internationalisé devrait transmettre l'amélioration à l'économie de l'intérieur, qui n'est pas connectée à l'export. C'est essentiel, car c'est ce secteur national qui crée le plus d'emploi : les services, les commerces, les artisans, la restauration ou la construction.
Le risque d'inflation qu'on évoque souvent lorsque la monnaie dévalue est aujourd'hui très faible. On ne voit pas qu'il accélère dans les prochains mois.
La reprise économique en zone euro a de vraies chances, grâce à cette baisse de l'euro
François Lenglet
Voilà plusieurs mois que l'euro chute face au dollar. Un taux de change, c'est comme un prix : ça bouge en fonction de la demande. Quand la demande des investisseurs internationaux est forte pour une monnaie, son prix monte, c'est-à-dire qu'elle se réévalue face aux autres. Quand la demande est faible, c'est le contraire : le cours de la monnaie en question chute.
En ce moment, la demande pour le dollar est forte : les investisseurs veulent profiter de la reprise américaine, désormais assez puissante. Du coup, l'euro baisse par rapport à la devise américaine.
Ces mouvements échappent en large partie aux autorités économiques d'un pays. C'est comme la météo. En réalité, les banques centrales peuvent orienter les mouvements, mais pas les contrôler, sauf à contrôler les flux de capitaux qui entrent dans le pays. C'est ce que fait la Chine, par exemple.
On peut baisser bien davantage, et il faudrait baisser davantage. Au lancement de la monnaie unique, elle est tombée jusqu'à 0,85 euro pour 1 dollar, c'est-à-dire 20% plus bas qu'aujourd'hui. Si on convertissait en franc le cours actuel, ça serait le dollar à 6 francs. Il faut se souvenir qu'on est monté, dans les années 1980, jusqu'à un dollar pour dix francs ! On en est loin.
Tout ces mouvements entre les États-Unis et l'Europe sont très habituels, c'est une sorte de courant monétaire atlantique. C'est comme le Gulf Stream, qui permet de réchauffer notre climat.
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