Les 1.500 tracteurs qui ont envahi Paris jeudi 4 septembre sont retournés dans leur ferme. Après les mesures annoncées par le Premier ministre, est-ce une retraite victorieuse ? Sur le papier, tout cela ressemble plus à un retour d’Austerlitz plutôt qu’à une retraite de Russie. Manuel Valls n’est pas avare de ses élans. Il aimait déjà les entreprises. Le voici maintenant amoureux aussi de l’agriculture. Il a finalement souscrit à toutes les demandes de la FNSEA. Les paysans en colère ne rentrent pas chez eux les mains vides.
Trois milliards d'euros sur trois ans, un gel des annuités bancaires et une pause dans les normes environnementales et sanitaires : cet effort financier va compléter les 10 milliards de subventions diverses que l’agriculture reçoit chaque année. Cela représente quand même une contribution de 150 euros par Français. Si en amour ce sont les preuves plus que les déclarations qui comptent, nos paysans ont été servis.
Cet effort important sera-t-il suffisant ? Rappelons que le président de la FNSEA,Xavier Beulin, a été sifflé. Le problème n’est plus un élargissement des aides et des subventions. Aujourd'hui, elles servent trop souvent à maintenir sous perfusion des filières à bout de souffle. La crise du porc a chassé celle des fruits et légumes, qui avait chassé celle du lait. En attendant la prochaine.
La fin de la Politique agricole commune (PAC) et sa politique de chèque en blanc a été programmée il y a des années. Pas plus la FNSEA que les gouvernements successifs n’ont préparé cette échéance. Nous avons raté le coche de la modernisation. Celle qui aurait facilité la mutualisation des investissements et l’anticipation des normes environnementales.
Aujourd'hui, les subventions servent trop souvent à maintenir sous perfusion des filières à bout de souffle
Christian Menanteau
En restant majoritairement familiales, nos exploitations se sont coupées des mutations sociales, techniques et commerciales que l’Allemagne ou les Pays-Bas ont très vite engagées.
Ce loupé se paye au prix fort : nous étions la deuxième puissance agricole mondiale. Nous ne sommes plus qu’au cinquième rang. Pis encore : faute de capacité d’investissement, il n’y aura plus dans cinq ans que 350.000 exploitations contre 500.000 aujourd'hui.
La réunion exceptionnelle prévue la semaine prochaine à Bruxelles peut-elle changer les choses ? La revendication centrale de nos paysans en colère est simple : ils veulent des prix plus élevé pour leur production. Ils ont raison de revendiquer une juste rémunération de leur travail. Le problème c'est que ni l’Allemagne, ni les Pays-Bas, la Pologne ou l’Espagne - dont, soit dit en passant, la filière porcine réorganisée est en pleine expansion -, n'entendent déséquilibrer leurs structures pour le seul bénéfice des Français.
Le combat pour un juste prix passe d’abord par une remise à plat de notre modèle agricole. C’est un travail de longue haleine. Pour l’instant, ce grand renouvellement n’a pas été socialement, politiquement et financièrement pensé.
13/20 à Marisol Touraine. La ministre de la Santé vient de décider que le numéro de Tabac Info Service (3989) ne serait plus surtaxé. Pour les six fumeurs sur dix qui auraient envie d'arrêter de fumer, c'est une bonne initiative.
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