L'État va lourdement investir dans Renault, dont il détient déjà 15% du capital. C'est un peu l’inverse de ce qu’il a fait ces dernières années. Il semblerait que c'est un coup de fusil qui vise en réalité trois cibles.
La première, c'est que le gouvernement veut disposer d'un levier incontournable dans l’ancienne Régie nationale. En investissant jusqu'à 1,2 milliard (on le saura précisément lors du bouclage de l’opération menée par la Deutsch Bank), il va détenir 20% du capital et ainsi devenir l’actionnaire de référence de Renault-Nissan.
Le deuxième point, c'est d'imposer dans la foulée, contre la volonté du président Carlos Ghosn, le principe des droits de vote double pour les actionnaires qui restent plus de deux ans dans la société. Enfin, Si Renault-Nissan reste sur sa vague, une plus forte présence au capital signifie une part plus importante des dividendes dans les poches du Trésor public.
Est-ce une renationalisation déguisée ? On peut se poser la question. Emmanuel Macron nous avait, en effet, promis de vendre de 5 à 10 milliards dans des entreprises où l’État est présent. En réalité, il fait l'inverse.
Cela dit, juridiquement, Renault reste une société anonyme cotée en Bourse et ne change pas de statut. Mais en vertu de la fameuse loi Florange, les représentants du gouvernement auront des droits de vote qui compteront double. Ce qui signifie l'assurance de contrôler les assemblées générales où la participation est traditionnellement faible.
L'autre changement, c'est que l’État fait dans cette affaire acte d’autorité. Après Dailymotion, c’est la deuxième intervention musclée de Bercy dans une grande entreprise privée. Cela va, dans un premier temps, modifier le rapport des forces avec la direction. Ensuite, cela va aussi changer les rapports entre l'État et les spécialistes de la spéculation dans cette entreprise.
Est-ce que tout cela est bien pour Renault ? Ce n'est pas sûr. Est-ce que le gouvernement va s'opposer aux décisions stratégiques et industrielles de la direction ? Ce serait risqué, voire contre-productif. Est-ce que c’est de l’argent bien placé ? L’État achète alors que le cours de l’action est au plus haut. Du coup, il devra soit revendre très vite, sous six mois, soit patienter longtemps pour retrouver son investissement et les frais financiers qui vont avec.
Cette initiative dépasse le dossier Renault. Il faudra surveiller la réaction des grands investisseurs étrangers intéressés par l’économie française. Ils peuvent être refroidis par un État dont les qualités de gestionnaire ne sont pas très exemplaires, mais qui s'octroie à très bon compte beaucoup de pouvoirs grâce au double vote. Et cela est essentiel pour le long terme, car la Bourse de Paris est financée à 65% par des capitaux étrangers.
- La zone euro carbure : la croissance de l'activité des entreprises est au plus haut, depuis 2011.
- Les ventes de ciment sont au plus bas en France depuis 1964. La crise du BTP reste profonde.
05/20 au grand gâchis des offices d'HLM de la région parisienne. Ils dépensent 2 milliards par an pour des résultats médiocres et qui ne correspondent pas aux besoins, selon la Cour des Comptes.
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