Jean Tirole explique l'économie en dépassant l’idéologie

Jean Tirole, c’est l’économiste français. Il a été distingué il y a en 2014 par le prix Nobel de l’économie, une récompense que seuls trois Français ont obtenue. C’est aussi le fondateur de l'École d’économie de Toulouse, l’une des plus prestigieuses en Europe. Il l'a créée en bousculant les rigidités du système universitaire français.

Avec son ouvrage Économie du bien commun (PUF), Jean Tirole bouscule aussi d’autres conservatismes. C’est un livre accessible sur les grands problèmes du moment (le chômage, les inégalités). Des problèmes sur lesquels il n’hésite pas à dire les vérités qui fâchent. "Oui, la France a choisi le chômage de masse. Oui, le système éducatif français est inégalitaire", dit Jean Tirole, qui ouvre ensuite des pistes pour la réforme.
D'abord parce que l’économie n’est pas une fin, mais "un  instrument au service du bien commun". Ensuite, parce qu'il considère que l’économiste a un rôle à jouer dans la cité. Surtout dans une cité aussi troublée que la France, où l’économie et l’emploi déchaînent les passions politiques.
Le mérite de l’économie "tirolienne", c’est qu’elle emprunte à d’autres sciences humaines - la psychologie en particulier, l’étude du comportement - pour comprendre. Surtout, elle s’attache à dépasser les clivages idéologiques, dans un domaine qui est souvent parasité par des raisonnements, a priori des jugements de valeur, qui interdisent bien souvent l’observation des faits.