Faut-il étendre le bénéfice du RSA aux jeunes ? C'est la proposition d'un rapport, que Manuel Valls n'a pas exclu de suivre. Le député socialiste Christophe Sirugue a remis lundi 18 avril une série de propositions sur la refonte de l'aide sociale française, qui est aujourd'hui complexe, inefficace, avec dix dispositifs différents pour 4 millions d'allocataires, les handicapés, les personnes âgées, ou les chômeurs en fin de droit. Et la proposition choc de ce rapport, c'est de permettre aux 18-25 ans de toucher ces aides, en particulier le RSA, alors qu'ils en sont exclus aujourd'hui.
Pourtant c'est ainsi qu'on a conçu le RMI, l'ancêtre du RSA, à la fin des années 1980, à l'époque de Michel Rocard. Et toute la classe politique était d'accord avec cela. À gauche, on considérait que la société avait un devoir de formation pour un jeune de moins de 25 ans. Et à droite, on craignait que les jeunes ne s'installent dans une oisiveté subventionnée, on redoutait l'effet dissuasif sur l'entrée dans le marché du travail. Et c'est resté ainsi 25 ans. Alors, il y a quand même des exceptions, pour les jeunes qui sont soit parents, soit conjoint d'un bénéficiaire du RSA, ils sont un peu plus de 150.000 dans ce cas-là, c’est-à-dire peu.
Mais si Christophe Sirugue veut revenir sur le principe de base, c'est parce que la situation des jeunes a été bouleversée entre-temps : le taux de pauvreté a littéralement explosé. 18,6% des 18-25 ans sont aujourd'hui pauvres, c'est bien davantage que la moyenne française. Pour vous donner une idée, ce taux était de 5% seulement dans les années 70, et de moins de 10% au moment où on a créé le RMI. Il n'a cessé d'augmenter. À cause du chômage des jeunes, de l'explosion des familles, de la montée du prix de l'immobilier.
À court terme il y a de faibles chances pour que la proposition aboutisse. C'est trop cher : entre 3 et 6 milliards d'euros par an, selon qu'on en fait profiter les plus de 21 ans ou les plus de 18 ans. De plus, le gouvernement vient d'annoncer l'extension d'un autre dispositif, la garantie jeune, qui est d'ailleurs bien plus intéressante dans sa philosophie, puisqu'il s'agit de former les jeunes, pour leur donner des armes.
C'est le défaut de la proposition Sirugue : elle n'agit pas sur les causes de la pauvreté des jeunes, et se contente d'apporter une aide d'urgence. Elle entérine le fait que les jeunes non qualifiés sont pauvres et vont le rester. C'est difficilement admissible. Serait-ce alors un moyen pour aller vers le revenu universel ? Pas sûr.
Le revenu universel est bien sûr versé à chacun, quel que soit son âge, mais aussi quelle que soit son activité, qu'il travaille ou non. Celui qui retrouve un travail par exemple, ne perd pas le bénéfice du revenu universel, il cumule les revenus d'activité et l'allocation de base, le système n'a donc aucun effet dissuasif. Alors que le RSA est un revenu de substitution, une aide sociale réservée à ceux qui n'ont pas de travail, et qui disparaît dès qu'on trouve une activité rémunérée.
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