Emploi des handicapés : "C'est pas parce qu'on ne sait pas lire qu'on ne sait pas faire un meuble"

Ils sont neuf menuisiers en bleu de travail à poncer les planches, assembler des armoires dans le bruit des machines et l'odeur des vernis. L'ambiance est conviviale. "Mais quand ça doit être sérieux, c'est sérieux", précise l'un d'entre eux.

Comme dans une entreprise classique, les menuisiers ont des clients et des exigences de qualité. "C'est pas parce qu'on ne sait pas lire qu'on ne sait pas faire un meuble, lance un des travailleurs. Même nous, une fois que le meuble est fini on est impressionnés. On se dit 'comment on est arrivé à faire une pièce aussi belle?'."

Se construire

Pour leur responsable, au-delà du travail, le but est aussi de se construire. "Nous accueillons des personnes qui peuvent avoir des retards mentaux assez importants, qui ont souffert d'une dépression, de schizophrénie etc. Quand on est dans cette situation, il y a une perspective : c'est de venir travailler en ESAT (établissement et service d'aide par le travail, ndlr) et de donner un sens à leur vie."

Ils sont payés autour de 1.000 euros par mois. Une somme qui permet d'être autonome au maximum, de vivre en foyer, et parfois même en appartement.