BNP : la banque a échappé au pire

La justice américaine a infligé dans la nuit de lundi à mardi 1 juillet une sanction historique à BNP-Paribas. La banque française devra acquitter une amende record de 8,9 milliards de dollars pour avoir violé des embargos américains contre Cuba, l'Iran et le Soudan.

Le procès évité

Certes, la banque a été obligée de plaider coupable et l'amende est énorme. Mais BNP-Paribas a échappé au pire.

La banque a évité un procès et elle ne perd pas sa licence pour commercer en dollars aux États-Unis. Elle est juste interdite sur les marchés de l'énergie pendant un an. 

L'image entachée aux États-Unis plus qu'en Europe

Pour autant, "même si BNP s'en sortira facilement dans le temps, à court terme, c'est un choc qui va être difficile à avaler", estime Eric Delannoy, du cabinet Weave, spécialiste du monde bancaire, interrogé par RTL.

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Selon lui, il y a un risque que la réputation de la banque soit "entachée", surtout auprès des acteurs américains. "BNP devient une banque sanctionnée parce qu'elle a porté atteinte à la sécurité nationale", souligne-t-il.

Un discours de fermeté en guise d'avertissement

Ce qui frappe dans le verdict américain, c'est surtout la dureté de ton du ministre de la Justice. BNP Paribas s'est donné beaucoup de mal pour dissimuler des transactions interdites, a permis à un pays comme le Soudan, qui donne refuge à des membres d'Al-Qaïda, d'avoir accès à des milliards de dollars, a souligné Eric Holder.  

Et de conclure que c'est une atteinte aux intérêts américains. Un discours politique, destiné à plaire à l'opinion publique américaine, très remontée contre les banques. 

C'est un avertissement aussi pour les autres établissements bancaires. On sait que la Société générale et le Crédit Agricole risquent aussi d'être mis à l'amende.