Ce sont les règles budgétaires de Maastricht qui menacent de céder sous la pression des dépenses supplémentaires, et avec elle l'objectif de réduction du déficit, qui devient évidemment très secondaire lorsque la sécurité du pays est en jeu. Car il va falloir financer à la fois ce qu'on appelle les "opérations de sécurité intérieures" - comme Sentinelle, mise en place après les attentats de janvier dernier -, les "opérations extérieures" - comme les interventions militaires en Syrie - et probablement le renforcement des moyens humains et techniques du Renseignement.
Cela ne peut pas se faire dans le cadre du budget actuel. Le budget des armées a été déjà été corseté, à 32 milliards d'euros. Au point que les militaires tirent le diable par la queue. Ils en sont réduits à des expédients incroyables, avec ce qu'on appelle les "sociétés de projet", créées par la loi Macron. Il s'agit de sociétés privées qui achètent les matériels militaires - les frégates, par exemple - et les louent à l'armée sur des dizaines d'années, pour lui éviter de dépenser en une fois une trop grosse somme. C'est une absurdité totale, puisque au final, avec les intérêts, cela va coûter plus cher à l'État que si l'on avait acheté ces matériels une bonne fois pour toutes.
On a besoin de plusieurs milliards d'euros sur 2015 et 2016. Une partie seulement de ces sommes pourra être compensée par des économies ailleurs ou bien des réserves. Le reste, ça sera du déficit supplémentaire, s'il n'y a pas de bonnes surprises avec la croissance et les recettes de l'impôt.
Que va dire Bruxelles ? Rien très probablement, parce que nécessité fait loi. Certains demandent déjà que les dépenses d'intervention militaire soient sorties du comptage officiel du déficit, voire toutes les dépenses militaires, ce qui diminuerait notre déficit officiel de 32 milliards. Manuel Valls l'a rappelé récemment : la France a des dépenses militaires à la mesure de leur responsabilité.
La France et le Royaume-Uni sont les deux seuls pays en Europe qui entretiennent des armées capables de se projeter à l'extérieur. Ils assurent donc en partie la sécurité collective. Il n' y a pas que les règles budgétaires qui ont volé en éclat ce week-end. L'autre principe européen qui a pris un coup, c'est la disparition des frontières intérieures. La limitation du déficit et la libre-circulation des personnes, ce sont des règles de beau temps. Elles appartiennent au passé et vont s'effacer devant l'objectif prioritaire : la sécurité.
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