Déserts médicaux : "Les jeunes ont une autre vision de la médecine", dit un professionnel

INVITÉ RTL - Marisol Touraine doit présenter ce lundi 10 février les résultats de sa politique contre les déserts médicaux. Jacques Bléry, médecin généraliste ne peut pas prendre sa retraite, faute de repreneur.

Un médecin généraliste dans le Pas-de-Calais, en janvier 2006.

Crédit : AFP / DENIS CHARLET

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La ministre de la Santé, Marisol Touraine doit présenter ce lundi 10 février les premiers résultats de sa réforme entreprise contre les déserts médicaux. Le but est d'inciter les jeunes médecins à venir pratiquer dans certaines villes de France, en leur garantissant deux ans de salaires.

Dans le désert médical de Fressenville, dans la Somme, Jacques Bléry médecin généraliste depuis 40 ans ne trouve personne pour reprendre son cabinet. A 67 ans, il devrait déjà être à la retraite mais il reste pour ne pas lâcher ses patients.

Un rythme de travail peu attractif pour les jeunes

"Aucune candidature" n'a été enregistrée, explique Jacques Bléry. Les demandes auprès du Conseil de l'Ordre ou les appels sur internet n'ont rien donné. "On est obligé de rester en place pour pouvoir assurer la continuité des soins accordés aux patients", estime le médecin.

Et quant à la garantie d'avoir deux ans de salaire, Jacques Bléry répond que "ce n'est pas l'aspect financier qui va faire venir les médecins. Ils ont une autre vision de la médecine que nous avons pratiquée pendant des années".

"Quand j'ai commencé, il fallait être disponible jour et nuit pour les patients. Je m'occupais des accouchements à domicile et je me levais trois ou quatre fois par nuit, et j'enchaînais ma journée de douze heures ensuite. Les jeunes n'en veulent plus", raconte-t-il.

Cette région n'est pas du tout attractive pour les jeunes médecins

Jacques Bléry, médecin généraliste

Certains professionnels pensent qu'une solution reste encore à explorer : celle d'imposer au jeune médecin, le lieu où il exercera sa profession. Mais pour jacques Bléry "ce n'est pas la solution". "On va les obliger à rester deux ans et ils s'en iront une fois qu'ils les auront terminés. Si l'on prend l'exemple de Fressenville, cette région n'est pas du tout attractive pour les jeunes médecins".

"Je continuerai à travailler pour mes patients, tant qu'aucune solution n'aura été trouvée", conclut le médecin.