C'est la grande réforme du quinquennat en matière de sécurité. La police du quotidien a été lancée jeudi 8 février avec une présentation du dispositif par le ministre de l'Intérieur en personne à l'École militaire de Paris. Dans la lignée de la police de proximité des années 1990, elle est censée aller à la rencontre de la population pour coller à ses préoccupations, mieux résoudre les problèmes de tous les jours.
Gérard Collomb a fait valoir l'envoi d'un questionnaire aux 250.000 policiers et gendarmes. Quelque 70.000 y ont répondu pour réclamer, sans surprise, moins de contraintes administratives et plus de travail de terrain.
D'ici un an, trente quartiers difficiles vont bénéficier de cette police "adaptée et sur mesure". Davantage d'effectifs, de présence sur le terrain, de vrais contacts avec la population pour retrouver le cœur de métier et traiter la délinquance, ont été annoncés. Gérard Collomb veut redonner le moral à des policiers qui expriment le sentiment d'avoir perdu de leur utilité. Le ministre souhaite ainsi "donner une nouvelle impulsion et un nouvel engagement de nos forces de sécurité, faire qu'à nouveau, ils soient "fiers de leur métier" et évoque une "révolution".
Les trente quartiers concernés vont donc, d'ici janvier 2019, bénéficier de "moyens supplémentaires" - un renfort de 15 à 30 policiers à chaque fois -, sans pour autant que soient constituées de nouvelles brigades spécialisées.
En zone gendarmerie, 20 départements (essentiellement en Auvergne-Rhône-Alpes et dans l'ouest de la France) disposeront de 500 renforts. Le ministre veut porter le nombre de "brigades de contact" à 250 unités d'ici la fin 2018 : expérimentées depuis mars 2017 par la gendarmerie, elles visent aussi à assurer une plus grande proximité avec la population.
Ces quartiers de "reconquête républicaine" sont ciblés en zone police : notamment, Trappes (Yvelines), Gros Saule à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), le Mirail à Toulouse, le Neuhoff à Strasbourg ou les quartiers nord de Marseille.
Proclamant la "fin de la politique du chiffre", le ministre de l'Intérieur propose même "que ce soient les Français qui évaluent leur police, pas uniquement des séries statistiques". Il évoque ainsi le recours à des enquêtes de satisfaction.
Pour apaiser les relations parfois tendues entre police et population, en particulier les jeunes, Gérard Collomb a annoncé en outre, dans un entretien au Point.fr, que le nombre de caméras-mobiles ou caméras-piétons - accrochées sur le torse de l'agent en patrouille - dispositif lancé sous le précédent quinquennat, serait multiplié par quatre pour atteindre 10.000 chez les forces de l'ordre d'ici à 2019.
Ce dispositif constitue une alternative à la délivrance de récépissés lors des contrôles d'identité. Ces récépissés sont pourtant réclamés par les associations de défense des libertés.
Le ministre a également précisé que 60.000 tablettes numériques et smartphones seraient confiés aux gendarmes d'ici à 2020, ainsi que 50.000 chez les policiers, pour un accès rapide et direct aux fichiers de la délinquance.
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