1.343 en 2013, à peine 1.000 en 2014 : le nombre d'adoptions à l'international a affiché l'année dernière le chiffre le plus faible depuis trente ans.
Cette baisse importante s'explique d'abord par le fait que certains pays ont vu leur niveau de vie augmenter. Résultat : les adoptions se développent sur place. C'est le cas en Chine ou au Brésil. Autre cas : le Mali, qui envoyait des dizaines d'enfants en France chaque année, a fermé ses frontières.
Autre explication : plusieurs pays ont signé la convention de la Haye. Ce texte international donne la priorité au maintien de l'enfant dans son pays d'origine. Cela ferme plus ou moins brutalement l'adoption. Le texte interdit également les adoptions individuelles, jugées périlleuses, voire illégales, avec pression sur l'argent notamment.
Cela signifie qu'un couple de Français ne peut plus aller, seul, sans passer par une association, chercher un enfant dans un orphelinat. Cela se passait beaucoup comme ça en Haïti. Ce pays vient de signer la convention, tout comme le Bénin, la Guinée et le Sénégal.
La Russie et l'Ethiopie, les deux plus gros pourvoyeur d'enfants chez nous (25% des adoptions à eux deux) ont décidé d'encourager l'adoption locale.
On peut dire que cette baisse du nombre d'enfants adoptés est finalement une bonne nouvelle, à condition que la loi soit bien respectée et que les pays proposent ces enfants placés à des couples sur place sans les laisser pendant des années dans des orphelinats.
"L'usage de procédures d'adoption peu légales n'est pas bon pour les enfants. Ils regardent toujours leur passé. Celui-ci doit être clair et net pour qu'ils avancent et se construisent", explique le docteur Geneviève André, responsable de la mission Adoption à Médecins du Monde.
Pour les parents qui en France attendent en vain, le chemin sera encore plus long et plus c'est douloureux. Plus de 20.000 couples espèrent toujours. Ils n'adopteront plus de bébés de six mois en bonne santé. Désormais, sept enfants adoptés sur dix sont âgés d'au moins 5 ans. Ils sont souvent malades ou handicapés. Ils viennent souvent avec leurs frères et sœurs. D'où cette question : ne donne-t-on pas trop d'agrément aujourd'hui ?
Aujourd'hui, il y a un problème éthique et moral à adopter des enfants à l'étranger
Béatrice Biondi, de l'Agence française de l'adoption
Mais Béatrice Biondi, directrice de l'Agence française de l'adoption, pose une autre question pas très politiquement correcte. "Aujourd'hui, il y a un vrai problème éthique et moral à adopter des enfants à l'étranger. Les familles vont faire des milliers de kilomètres pour aller chercher ces petits, alors que l'on sait qu'il existe dans les institutions et dans les familles d'accueil un grand nombre d'enfants français qui ont quasiment le même profil".
Reste que ces enfants sont "adoptables" très tard (7 à 8 ans). Ils errent de famille d'accueil en foyer. Il faut donc changer les règles. Près de 800 enfants français sont adoptés chaque année en France, sur les 2.300 pupilles de l'État.
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