"Liliane Bettencourt a joué un rôle majeur dans les succès de L'Oréal"

C'est la fin d'un parcours singulier et l'ouverture d'un nouveau chapitré encore difficile à cerner pour l'un des réels fleurons de notre industrie. La singularité de Liliane Bettencourt dépasse largement son rang de femme la plus riche du monde (elle pesait plus de 40 milliards). Les Bettencourt possèdent 33% de L'Oréal devant Nestlé. Mais l'important n'est pas là. Ce qui est majeur dans son histoire, c'est la priorité qu'elle aura donné tout au long de sa vie au développement de son groupe et à son maintien en France. C'est une vertu rare chez les héritiers.

Elle en avait la moelle : l'entreprise de teintures capillaires créée par son père, jeune chimiste, dans un garage en 1907, est aujourd'hui l'incontestable leader mondial des cosmétiques et une référence de la qualité du "made in France" sur les cinq continents, avec les marques Lancôme, Garnier, Biotherme, Maybeline, Vichy, Ralph Lauren et Elsève.

Liliane Bettencourt a joué un rôle majeur dans ces succès. Elle aura été depuis 1957 la gardienne du temple. D'abord en assumant efficacement sa responsabilité de premier actionnaire. Évidemment pas dans la gestion quotidienne des 90.000 collaborateurs, ni dans celle des trois piliers qui font le succès du groupe (un marketing pointu, une recherche-développement performante et un management sans filtre, qui est un cas d'étude dans les grandes écoles de gestion).

La succession à la hauteur ?

Mais comme elle connaissait bien sa boîte, elle a su lui donner des patrons de très gros calibres : François Dalle et Lindsay Owens-Jones hier, Jean-Paul Agon aujourd'hui. Elle aura fait leur fortune. Ils ne l'ont pas trahie. L'Oréal aujourd'hui, c'est 26 milliards d'euros de chiffre d'affaires, une valeur en bourse supérieure à 100 milliards et des années durant une croissance deux fois plus forte que toute la concurrence.

Cet héritage dépasse largement le feuilleton politico-médiatique des dernières années. Même si ces épisodes débouchent sur une question qui sera centrale demain : est-ce que la succession va reprendre le flambeau, sera-t-elle à la hauteur des ambitions de cette entreprise si performante ? Mais ça c'est un autre chapitre.

Les plus

- Dans le ferroviaire, on reparle à haute voix d'un rapprochement entre Alstom et Siemens, avec le Canadien Bombardier en arbitre.

- Google, qui s'est planté une fois dans la téléphonie, revient dans la course en s'offrant le Taïwanais HTC. 

- La filière carton est en plein boom. C'est l'indicateur avancé d'une activité soutenue.

La note du jour

13/20 à Brest Métropole Habitat. Ses premières maisons conteneurs commencent à être installées. C'est une initiative très astucieuse.

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