"C'est une très, très belle victoire. C'est magnifique pour moi de gagner 11-9 au cinquième set face à Stan, le vainqueur de Roland-Garros, qui est l'un des plus grands joueurs du monde". C'est ainsi que Richard Gasquet a débuté sa conférence de presse après son éclatante victoire en quart de finale de Wimbledon face à Stan Wawrinka. Un combat remporté au bout de cinq set 6-4, 4-6, 3-6, 6-4, 11-9. "C'était un gros match. Je suis passé tout près une première fois en menant 5-3 dans cette cinquième manche", a-t-il rappelé. "J'ai continué à me battre et à espérer décrocher encore la victoire. C'est de cela dont je suis le plus fier".
Un match de guerrier pour celui qui est souvent tancé pour son manque de combativité et un mental parfois jugé friable. En ce 8 juillet, les Londoniens ont vu un Gasquet intraitable, jouant un tennis parfait. "Une demi-finale ici dans le plus grand tournoi du monde, c'est fabuleux", exulte celui qui a atteint le dernier carré en 2007 avant de tomber face à Roger Federer. "Retrouver le rythme, c'était dur, mais j'aime le tennis. C'est ce qui me fait me lever le matin pour jouer", a confié Gasquet, revenu de blessure pour monter en régime sur gazon.
Il faudra désormais faire face à l'épouvantail du circuit, le numéro un mondial Novak Djokovic. "C'est le joueur le plus difficile à jouer pour moi. Il tape fort, fait très peu de fautes", explique le Biterrois. "Il faudra être plus offensif qu'à Roland-Garros (défaite en huitièmes, ndlr) et mieux servir. Mais je n'ai rien à perdre. À moi de faire un grand match pour en sortir avec zéro regret".
Vendredi 10 juillet, Richard Gasquet disputera donc une demi-finale de Grand Chelem où il accompagnera trois cadors : Federer, Murray et Djokovic. "Cela représente beaucoup de se retrouver avec Djokovic, Federer et Murray. C'est incroyable d'être aux côtés de ces trois joueurs-là dans le plus grand tournoi du monde", indique celui dont le revers à une main a été d'une pureté cristalline face à Wawrinka. Mais pas question de faire un complexe d'infériorité. "Je ne suis pas l'intrus. Je l'ai déjà fait (aller en demi-finales), même si c'est beaucoup moins qu'eux", argumente-t-il.
Face aux mastodontes habitués aux fins de deuxièmes semaines des tournois majeurs, il devra jouer serré mais son talent à de quoi faire vaciller les plus grands, surtout si le physique et le mental suivent. "Mon palmarès est moins étoffé. Eux, ils ont 17 (Federer), 8 (Djokovic) et 2 (Murray) titres majeurs. Moi, j'ai trois demies, ce n'est pas pareil", rappelle-t-il en préambule avant de conclure : "mais je mérite d'être en demie. Je ne viens pas de nulle part non plus". Et il espère surtout aller très loin encore.
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