Le Mans est devenu un cas d'école pour quiconque souhaite dénoncer les constructions d'infrastructures trop grandes et trop onéreuses dans des villes de taille moyenne. En 2011, le club sarthois était obligé d'inaugurer son nouveau stade de 25.000 places en Ligue 2, après 5 saisons disputées dans l'élite.
En 2005, alors que Le Mans remonte justement en Ligue 1, le conseil municipal donne son aval pour la construction d'un nouveau stade, réclamé par la Ligue de Football professionnel. Pour la première fois en France, un stade va s'associer à une marque et procéder à du "naming". la MMArena (du nom du groupe d'assurance), bâtie pour plus de 100 millions d'euros, accueillera son premier match officiel six ans plus tard.
Seulement voilà, le club, qui n'avait pas encore consolidé les bases d'un club de Ligue 1, redescend dans l'antichambre du football français et entame un processus de mort qui s'accélère. Aujourd'hui en Division d'Honneur (DH) après plusieurs rétrogradations et une liquidation judiciaire, la ville paye les pots cassés.
Pourtant, les responsabilités sont partagées entre les collectivités territoriales, les élus locaux et l'instance dirigeante du football français, qui les pousse à prendre des décisions inappropriées.
Pourtant Le Mans n'est pas un cas isolé. En 1993, Caen, qui démographiquement lui est relativement similaire (environ 110.000 habitants pour la ville normande, 140.000 pour Le Mans), avait vécu une expérience similaire.
Inauguré en 1993, le stade Michel d'Ornano affiche une capacité de plus de 20.000 places. Deux ans plus tard, le Stade Malherbe descend en deuxième division et l'affluence chute naturellement.
Depuis l'inauguration de son nouveau stade, Caen oscille entre Ligue 1 et Ligue 2. Aujourd'hui en passe de retrouver l'élite, son stade est en moyenne rempli à un peu moins de 40%, soit un retour sur investissement peu concluant depuis plus de 20 ans.
Dans les villes qui restent orphelines de leurs équipes d'élite, les contribuables payent pendant des années les erreurs de leurs élus. À Grenoble, où le GF38 évolue désormais dans le championnat de France amateur, le stade des Alpes en est un autre exemple.
Inauguré en 2007, le nouveau stade de 20.000 places symbolise parfaitement les ambitions du club qui retrouve l'élite avant la même descente aux enfers que le Mans.
Aujourd'hui, 400 personnes se rendent le week-end dans une enceinte déserte. Et même si les matches de Top 14 et les événementiels organisés par la société privée qui le gère contribuent à le remplir, les coûts restent démesurés pour des habitants qui n'avaient rien demandé.
Dans les plus grandes agglomérations, la construction de grandes infrastructures pose le problème de manière différente. Un club qui se maintient en Ligue 1, et qui participe même régulièrement à la Ligue des champions, n'y trouve pas forcément son compte.
Le LOSC, qui évolue dans son Grand Stade depuis la saison dernière, ne rentabilise pas assez l'investissement monstre de 250 millions d'euros. Même si le stade de 50.000 places est souvent bien garni, la billetterie ne suffit pas et la différence culturelle qui existe entre la France et ses voisins ressort comme une évidence.
Officiellement relégué depuis sa défaite face à Bordeaux, le club de Valenciennes, qui avait également décidé de construire une nouvelle enceinte en 2006 lors de la remontée du club en Ligue 1, va devoir faire preuve d'imagination pour ne pas suivre le destin funeste de ses prédécesseurs.
Le Stade du Hainaut (25.000 places) risquerait alors de devenir un monument en péril, remboursé par les habitants de ses alentours. La menace de dépôt de bilan du président Raymond Legrand, qui a anticipé l'ouverture de son capital, ne sont pas à prendre à la légère.
Les stades, qui sont un sujet épineux en France, ne sont donc pas l'investissement rêvé pour les clubs qui ne le possèdent pas. Cependant, devenir propriétaire est un luxe que tous les clubs ne peuvent se payer et assumer.
Lyon et son Stade des Lumières, prévu pour 2016, espèrent de nouvelles recettes et plus d'autonomie par rapport aux droits TV avec l'édification d'un projet que son environnement permet.
Chez nos voisins qui ont déjà développé ce modèle, l'herbe est bien plus verte. Devenir propriétaire de son stade est bien gage de bonne santé économique (Arsenal, Dortmund, Juventus) et influe même plutôt positivement sur les résultats sportifs.
Le prix des places y est bien plus élevé, mais l'engouement culturel pour le ballon y est plus important. Le spectacle après lequel le public court justifie également sa fidélité.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte