Corruption à la FIFA : l'Afrique du Sud nie avoir versé des pots-de-vins pour l'attribution du Mondial 2010

Ce dimanche 31 mai, Danny Jordaan, le président la Fédération sud-africaine de football (Safa) a reconnu dimanche que le pays avait bien payé 10 millions de dollars en 2008. Il a en revanche a assuré qu'il ne s'agissait en aucun cas d'achat de voix pour l'obtention du Mondial-2010. Et pour cause, l'attribution avait obtenu quatre ans plus tôt.

Au cœur de l'enquête de corruption au sein de la Fifa lancée par la justice américaine, l'Afrique du Sud est accusée par cette dernière d'avoir versé 10 millions de au Trinidadien Jack Warner, ancien président de la Confédération nord-américaine de football (Concacaf), en échange de trois voix en leur faveur pour l'obtention du Mondial 2010.

Cette somme, destinée à un fonds de développement de la Concacaf, a, selon le journal Sunday Independent, été déduits des 100 millions de dollars versés à l'Afrique du Sud par la Fifa pour l'organisation du Mondial-2010. L'argent a été viré via la Fifa, selon l'acte d'accusation qui implique un autre responsable sud-africain, le "complice N.16", dont le nom n'a pas été révélé.

Un pot-de-vin quatre ans après ?

"Comment aurions-nous pu payer un pot-de-vin pour des voix quatre ans après avoir été choisis?", a interrogé Danny Jordaan,qui était le président du comité d'organisation du Mondial-2010, dans les colonnes du journal. "Je n'ai jamais payé de pot-de-vin ou accepté de pot-de-vin de qui que ce soit de toute ma vie", a-t-il déclaré. "Nous ne savons pas qui est mentionné ici", a-t-il ajouté, faisant allusion au "complice N.16". "Et je ne veux pas croire que je suis mentionné."

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L'acte d'accusation américain évoque aussi un mystérieux porteur de valise, haut responsable du comité de candidature sud-africain, identifié simplement comme le "complice N.15" qui aurait remis 10.000 dollars en liquide à un autre responsable sportif lors d'un rendez-vous organisé dans une chambre d'hôtel à Paris.

Des accusations balayées

Tout comme Thabo Mbeki, président à l'époque, le gouvernement sud-africain actuel a rejeté avec véhémence les accusations de corruptions. "Lorsque nous avons organisé la Coupe du monde de la Fifa en juin (2010) nous avons reçu un audit impeccable. (...) Il n'a jamais été suggéré qu'une quelconque infraction ait eu lieu en Afrique du Sud", a déclaré le ministre à la Présidence Jeff Radebe. Son collègue Fikile Mbalula, ministre des Sports depuis novembre 2010, a lui aussi balayé les accusations de la justice américaine, allant jusqu'à s'emporter : "On tourne un film!"

L'Afrique du Sud, déjà candidate au Mondial-2006, avait été choisie pour 2010 au détriment de l'Égypte et du Maroc. Le Mondial-2010, parrainé par Nelson Mandela dont ce fut la dernière apparition publique, a été un temps fort de l'Afrique du Sud post-apartheid, le football étant le sport favori de la majorité noire.