À la une de L'Équipe s'affichent ce matin les deux visages enjoués d'Ousmane
Dembélé et de Kylian Mbappé. "Vent de fraîcheur", titre L'Équipe au lendemain de
la victoire de la France face à l'Angleterre. Le visage d'un autre
footballeur s'affiche lui dans So Foot ce mois-ci, le visage figé d'un homme qui
a eu deux vies, celle de footballeur pendant 35 ans, défenseur central mythique
de l'équipe de France aux côtés de Marius Trésor dans les années 70. Et puis la
vie d'après, qui dure depuis maintenant un peu plus de 35 ans. Il y a quelques
jours, la longueur du coma végétatif dans lequel est plongé Jean-Pierre Adams
depuis 1982 a dépassé l'âge qu'il avait quand est survenu l'accident
d'anesthésie qui a privé son cerveau d'oxygène pendant une banale opération du
genou. 35 ans que Bernadette, sa femme, veille sur lui chez eux dans leur maison
près de Nîmes. L'ancien footballeur alterne phase de sommeil et phase éveillée,
les yeux grands ouverts. Parfois il tousse ou il bâille.
Bernadette est en colère, les visites se font de plus en plus rares. "Ça me
fait trop mal", explique Charly Loubet. Marius Trésor, lui, n'y arrive plus non
plus. "Les autres, explique Bernadette, sont morts." "J'espère qu'il se
réveillera un jour, dit-elle. De toute façon, il n'est pas question de le
débrancher puisqu'il n'est branché à rien si ce n'est à moi !" Elle raconte
aussi au journaliste la fois où elle a mis un disque de Chuck Berry et
soudainement son mari a écarquillé les yeux. "J'aurais juré que ça lui évoquait
quelque chose". Coïncidence ou non, quand Bernadette évoque cette anecdote, une
larme se met à couler sur la joue de Jean-Pierre Adams. "Visite au chevet d'un
mec bien", c'est à lire dans So Foot ce mois-ci.
Les visages de François Bayrou dans la presse également. Dans la pièce d'un
quinquennat, comme au théâtre, il y a toujours une scène d'exposition. Les
personnages disent les mots qui les camperont dans l'esprit des spectateurs.
Pour le personnage principal, Emmanuel Macron, ce fut la marche lente au Louvre.
Vinrent les seconds rôles. François Bayrou a choisi son texte : "Chaque fois
qu'il y aura quelque chose à dire, je le dirai". "Les meilleures scènes
d'exposition n'ont pas besoin de sous-titres", écrit dans Les Échos Cécile
Cornudet, qui explique que dimanche prochain Emmanuel Macron n'aura plus besoin
de François Bayrou.
Et la presse tout entière met en garde ce matin le ministre de la Justice sur
les conséquences pour son avenir s'il persiste dans ce comportement. "Le cas
Bayrou", titre en une Le Parisien-Aujourd'hui en France. "Bayrou n'est pas un
nouveau dictateur mais tout simplement un vieux politicien. Une sorte de tonton
ronchon, qui se prend volontiers pour lui-même et, de surcroît grand
sentimental, ne supporte pas qu'on lui fasse la morale quand il ne dédaigne pas
la faire aux autres", écrit Gilles Grandpierre dans l'Union-l'Ardennais. "On
connaissait la théorie des deux corps du roi, écrit Nicolas Beytout dans
l'Opinion. Voici donc François Bayrou qui prétend habiter plusieurs corps à la
fois et se déplacer allègrement de l'un à l'autre. Lui l'éternel opposant à tous
ceux qui l'ont aidé... en a 6 ! Garde des Sceaux, ministre d'État, maire de Pau,
simple citoyen, président du MoDem. Et le meilleur pour la fin, l'éleveur de
chevaux spécialisé dans la ruade". "De Macron, il aura le bijou, il deviendra son
caillou", conclut Yann Marec dans le Midi Libre.
L'Europe aussi a plusieurs visages ce matin dans la presse. En une du Figaro
: "Migrants, l'Europe face à un nouveau défi venu d'Afrique". Le journal
souligne que comme chaque printemps, l'Union européenne est confrontée à un
nouveau défi migratoire avec cette année, un déferlement de réfugiés économiques
venus du continent africain. Quelques chiffres donnés par le journal : en Italie, les débarquements de migrants sont en hausse de 40%, 61.234 personnes arrivées
clandestinement depuis janvier.
Un autre visage de l'Europe en une de La Croix, qui consacre un dossier
à Erasmus qui fête aujourd'hui même ses 30 ans. Le programme d'échanges
étudiants devait initialement toucher 10% des étudiants. "Trente ans plus tard,
l'objectif est de doubler cette cible", d'après le journal qui brosse le
portrait de cette génération Erasmus qui a changé des vies, formé des couples,
fait naître des bébés et aussi une certaine idée de l'Europe du partage.
Justement, et si on changeait de vie ? Il y a ceux qui vont devenir députés
dimanche, on leur conseille vivement la lecture du 1 qui consacre son numéro
hebdomadaire à cette question : "À quoi sert votre député ?" Avec au passage une
citation savoureuse de Clémenceau : "En politique, on succède à des imbéciles et
on est remplacé par des incapables". Cela dit, il n'y a pas que les candidats
d'En Marche qui plongent dans l'inconnu, "70% des Français rêvent de repartir de
zéro", affirme l'Express de cette semaine qui s'exclame en une : "Changer de
vie, chiche !"
Aux États-Unis, on parle du syndrome de la fermière de Manhattan. Et ce n'est
pas qu'un effet de mode. "Notre temps, explique l'Express, cumule à l'évidence
les facteurs incitatifs, la vie est de plus en plus perçue par séquences,
ruptures, changements. La discontinuité devient une valeur, car plus la vie est
longue plus on peut sans cesse retenter sa chance." C'est ce qu'ont fait Marino,
ex-cadre chez PSA devenu sculpteur de pierre dans le Perche, Caroline, avocate
devenue humoriste, Franck, ingénieur devenu cuistot, Piotr, conducteur d'engins
devenu masseur shiatsu. Manque à cette galerie de portrait un éleveur de chevaux
qui deviendrait ministre de la Justice.
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