Coupe de France : Red Star-Saint-Étienne, une affiche privée de fans

L'ambiance risque de manquer de piquant mardi 10 février (21 heures) au stade Jean-Bouin à Paris. Pour cette affiche des huitièmes de finale de la Coupe de France, le Red Star a dû délocaliser la rencontre pour finalement accueillir Saint-Étienne dans l'enceinte du Stade Français de rugby.

Les raisons invoquées : la "capacité d'accueil insuffisante" de leur traditionnel stade Bauer (3.000 places) de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) qui ne permet pas la "garantie des conditions de sécurité nécessaires", selon la Fédération française de football (FFF).

Ce qui n'a pas été du goût des fans locaux qui auraient souhaité que la rencontre se déroule dans leur antre. "C'est un non-sens de jouer dans le XVIe arrondissement, déclarait Vincent Chutet-Mezance, le président du Collectif Red Star Bauer à L'Humanité. Le Red Star, c'est le club de la banlieue ouvrière rouge du nord de Paris, ça ne colle pas." Ils feront ainsi bande à part, et se rassembleront devant un écran géant, ensemble, dans une salle d'une capacité de 300 personnes à Saint-Ouen.

Les fans de Saint-Étienne seront également absents, un arrêté du ministère de l'Intérieur les interdisant de se rendre à Paris pour la rencontre.

Deux clubs historiques

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Ce face-à-face entre "Verts" pourrait donc manquer de couleurs, d'autant que le Red Star jouera en blanc, et Saint-Étienne en noir. Pourtant, au moment du tirage au sort, cette affiche avait deux quoi faire rêver les fans des deux clubs. 

Deux clubs historiques, populaires, qui s'affrontent dans un match à élimination directe, les ingrédients avaient de quoi faire saliver les plus nostalgiques. D'un côté l'AS Saint-Étienne, avec ses 10 titres de champion de France et ses 6 coupes de France. De l'autre le Red Star, club créé en 1897 (22 ans avant Saint-Étienne), 5 coupes de France au compteur.

Si ces derniers n'ont pas connu l'élite depuis 1975, une certaine culture populaire est restée du côté du stade Bauer à Saint-Ouen. Avec des fans qui ont gardé la farouche volonté de s'opposer au "foot-business".

"On a 600 licenciés mais j'ai envie de dire 600 familles", confie Pauline Gamerre, la directrice générale du club audanien. "Ils ne sont pas beaucoup, mais ils mettent le feu à chaque match", assure quant à lui David Bellion, attaquant du Red Star.

Un feu qui sera donc absent du stade Jean-Bouin mardi soir, qui devrait quand même accueillir de nombreux spectateurs, mais sans la saveur des chants des deux clubs Verts.