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Tour de France 2015 : les départs à l'étranger, une tendance lourde
ÉCLAIRAGE - Le Tour de France 2015 prend son départ à Utrecht, aux Pays-Bas. Un déplacement qui présente des intérêts d'image et économiques.
Samedi 4 juillet, le peloton du Tour de France va donner ses premiers coups de pédale à Utrecht. C'est le 21e départ à l'étranger dans l'histoire de la Grande Boucle et le 6e aux Pays-Bas. Surtout, sur les 9 dernières éditions, c'est la 6e fois que la première étape se déroule hors de l'Hexagone.
Une règle non-écrite a pour objectif d'essayer d'alterner un an sur deux. Ainsi, l'an prochain, ce sera la Manche avec le prestigieux Mont-Saint-Michel. Et lorsque le Tour part des pays frontaliers, les organisateurs souhaitent qu'il y ait un lien assez fort entre la ville et le vélo, l'idée étant de venir dans des lieux où la bicyclette est reine. À Utrecht, un tiers de la population (100.000 personnes) utilise quotidiennement le vélo pour se déplacer.
Des intérêts économiques importants
De surcroît, partir de l'étranger est une source de financement importante. Les villes et les régions n'hésitent pas à mettre davantage la main à la poche. Les sommes peuvent aller, suivant les années et les lieux, de 4 à 10 millions d'euros. Mais les municipalités doivent être patientes. Par exemple, le projet pour Utrecht a débuté en 2002. Les retombées sont toutefois très intéressantes pour les collectivités locales. Car pour 1 euro investi, il y a 5€ de retombées.
Pour Amaury Sport Organisation (ASO), en charge du Tour de France, faire un départ à l'étranger peut permettre de continuer à faire des affaires avec ces localités. C'est en effet l'occasion de poursuivre le partenariat, de créer des courses et donc de se développer. Il y a deux exemples récents : en 2014, le Tour partait d'Angleterre, du Yorkshire, puis ASO a participé à l'élaboration du Tour du Yorkshire dont la première édition s'est déroulée début mai. Il y a cinq ans, après le départ à Rotterdam, il y a eu la création d'une classique sur deux jours entre le port néerlandais et Anvers, en Belgique.
En tout cas, les départs à l'étranger ne sont pas prêts de s'arrêter. Quelques pistes sont déjà à l'étude pour les années à venir. Londres est de nouveau candidate pour 2017. Le succès avait été incroyable dans la capitale anglaise en 2007. L'Écosse est également sur les rangs, comme Manchester. En Belgique, Anvers et Bruxelles sont intéressés. Outre-Rhin, quatre villes ou länder, comme Düsseldorf, ou la Sarre convoitent un départ. Comme Christian Prudhomme, le directeur du Tour, aime bien les clins d’œil à l'histoire, 2017 pourrait être un écho à 1987 lorsque Berlin avait lancé la Grande Boucle. Réponse dans cinq mois environ.
