2 min de lecture
Qatar : des travailleurs immigrés forcés à courir un marathon
Pour battre le record de participants dans un marathon, le Qatar Mega Marathon, disputé à Doha, s'est servi de ses travailleurs immigrés.
Un marathon à Doha, en décembre 2006
Je m'abonne à la newsletter « Sport »
Le Qatar ne risque certainement pas d'améliorer son image auprès des défenseurs des droits de l'homme. Le quotidien britannique The Telegraph et le site Doha News rapportent que des travailleurs immigrés, d'origine asiatique pour le plus grand nombre, ont été forcés à participer à un marathon qui se tenait à Doha, vendredi 27 mars.
Selon plusieurs témoins, certains de ces travailleurs ne disposaient pas d'un équipement de course adéquat. "Ils portaient des jeans et des claquettes", a assuré l'un d'entre eux à Doha News. D'autres immigrants auraient également tenté d'arrêter la course mais ils en auraient été empêchés. "Ils ont été refoulés et se sont fait crier dessus pour rester et franchir la ligne", a ajouté un participant.
C'est l'un des événements les plus désorganisés et chaotiques auquel j'ai eu le déplaisir de participer
Un participant de la course
Si le Qatar Mega Marathon, organisé par Al-Sadd, le premier club de sport dans l'Émirat, a fait appel à ces travailleurs, c'est pour battre un record du monde : celui du nombre de participants dans un marathon, à savoir 50.000 personnes. Malgré tout, les organisateurs qataris ont seulement dénombré 33.000 participants à Doha.
Cette affluence loin du compte a d'ailleurs conduit les organisateurs à interrompre la course plus tôt que prévu alors qu'elle avait commencé après 14 heures, en pleine chaleur. De quoi conduire l'un des participants à affirmer : "C'est l'un des événements les plus désorganisés et chaotiques auquel j'ai eu le déplaisir de participer".
Les organisateurs démentent avoir forcé les travailleurs
Contacté par le Telegraph, l'un des porte-paroles d'Al-Sadd, a admis avoir demandé aux entreprises d'encourager les travailleurs "avec des emplois décents" de participer au marathon. Il insiste cependant sur le caractère volontaire de la démarche et assure qu'un équipement sportif était prévu. Il confirme également que des bus ont été affrétés pour acheminer directement les travailleurs de leurs dortoirs.
Enfin, le responsable d'Al-Sadd dément avoir forcé les travailleurs à rester sur la piste, même s'il confirme les avoir incité à "continuer" dans l'optique de battre le record du monde. Avant d'ajouter : "Je leur ai parlé très poliment. Ce sont aussi des humains, non ?"
