Zahia Dehar est l'attraction inattendue d'une rétrospective consacrée à l'âge d'or de la Manufacture des Gobelins au siècle des Lumières, dont le coût est dénoncé par les syndicats. Cette ex-escort girl reconvertie en styliste de "lingerie couture" y incarne Marie-Antoinette dans un tableau réalisé par les artistes Pierre et Gilles.
Dans un salon de la galerie royale de la Manufacture de tapisseries fondée à Paris par Henri IV, Zahia apparaît dans un tableau inédit des deux artistes célèbres pour leur univers kitsh et pop, mêlant photographie et peinture.
Elles étaient artistes dans des univers décalés
Les artistes Pierre et Gilles
Au milieu du mobilier royal de la chaumière de Rambouillet spécialement prêté, le portrait de la nouvelle Marie-Antoinette, en jupon d'organza et dans un décor champêtre, trône sur une cheminée, dans un salon-écrin où tourne une boule à facettes multicolores. Pour symboliser "la Révolution qui gronde", expliquent les artistes, de gros rats empaillés bousculent les chaises, non loin d'un étron humain stylisé.
"Marie-Antoinette va bien avec l'univers de Zahia. Toutes les deux ne laissaient pas indifférent. Elles étaient artistes dans des univers décalés. Le choix de Zahia comme Marie-Antoinette contemporaine était une évidence pour nous", ont confié à l'AFP Pierre et Gilles. "On ne veut pas provoquer, mais on aime bien bousculer les choses".
Zahia est une personnalité touchante et sensible
Marc Bayard, l'un des commissaires de la rétrospective
"Le passé est une chose. Zahia est une personnalité touchante et sensible. Avec Marie-Antoinette, elle a partagé une période sulfureuse. Le XVIIIe siècle n'était pas un siècle prude", a justifié pour sa part Marc Bayard, l'un des commissaires de la rétrospective de la manufacture des Gobelins.
Dans le catalogue de la rétrospective, les commissaires observent que "l'autorité d'aujourd'hui n'est plus nécessairement fondée sur un pouvoir, ou une légitimité, mais aussi sur une aura née de l'emballement des média. Zahia Dehar, à ce titre, apparaît comme une personnalité emblématique".
Lors du vernissage, ce lundi soir, le syndicat CGT du Mobilier national et des Manufactures a distribué un tract dénonçant "la face cachée de cette carte blanche à Pierre et Gilles" : "35.000 euros ont été alloués, ce qui représente le budget de trois manufactures de tissage, alors que le budget du Mobilier national a été amputé de 12% depuis quatre ans, avec en plus le non remplacement de 17 postes de métiers d'art".
"Faire connaître nos collections, c'est tout bénéfice pour la richesse de cette maison que l'on ouvre à l'art contemporain, pour attirer encore plus des visiteurs", a dit à l'AFP Marc Bayard. Si les deux artistes et leur modèle n'ont pas été rémunérés, l'oeuvre leur reviendra à la fin de l'exposition.
Jusqu'à 7 septembre, la rétrospective de la Manufacture des Gobelins présente un florilège des meilleures tapisseries tissées au XVIIIe, sélectionnées pour leur état de fraîcheur exceptionnel, parmi lesquelles des pièces de l'Ancien Testament d'Antoine Coypel, du Nouveau Testament de Jean Jouvenet et Jean Restout, séries rarement montrées, de la fameuse Histoire de Don Quichotte de Charles Coypel, et de L'Iliade de Charles Coypel
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