Michel Drucker fête 50 ans de carrière

Cinquante ans après sa première apparition au petit écran, Michel Drucker est revenu mardi à Caen pour fêter dans sa Normandie natale une carrière télévisuelle exceptionnelle en termes de longévité, se disant moins décidé que jamais à prendre sa retraite.

Gardant son allure de "gendre idéal" malgré ses 72 ans, le présentateur est arrivé sous la pluie en fin de matinée en gare de Caen, où fait étape "Le Train de la télé", une opération qui sillonne la France afin de retracer l'histoire de la télévision.

Le présentateur a été accueilli par une cinquantaine de personnes, dont un admirateur portant à l'épaule un haut-parleur diffusant le générique de "Champs-Elysées", l'émission fétiche d'Antenne 2 dans les années 1980. Parmi les fans, quelques célébrités comme Michel Boujenah et Clémentine Célarié.

Cinquante ans, je devrais déjà être à la retraite depuis longtemps

Michel Drucker

"Cinquante ans, je devrais déjà être à la retraite depuis longtemps", a remarqué au micro de France Bleu Basse-Normandie le présentateur avant son arrivée, assurant n'avoir "surtout pas" l'intention de fixer la date de sa dernière émission.

"Aznavour me disait l'autre jour: 'la retraite, c'est un mot qui n'existe pas dans nos métiers, puisque la retraite, c'est le public qui décide que vous la prenez ou pas'", a raconté l'ami des stars. "La retraite passe pour nous par une invention terrifiante qu'on appelle la télécommande. Le jour où on vous zappe, eh bien la retraite arrive...", a-t-il expliqué.

Michel Drucker est né à Vire, à une cinquantaine de kilomètres de la capitale bas-normande, le 12 septembre 1942. Vingt ans plus tard, cet autodidacte - et ancien cancre - entre à l'ORTF comme homme à tout faire: il trie les dépêches sportives, assiste aux montages de "Cinq colonnes à la une". Deux ans plus tard, en 1964, il fait ses débuts à l'écran en remplaçant au pied levé un chroniqueur sportif souffrant.

Tout au long de sa carrière, il présente tour à tour "Les Rendez-vous du dimanche", entre 1975 et 1980 sur TF1, et "Champs-Élysées", entre 1982 et 1990 sur Antenne 2. Il anime depuis 1998 "Vivement dimanche" et "Vivement dimanche prochain", sur France 2, une émission regardée par 1,6 million de téléspectateurs en moyenne, soit 13% de part d'audience.

Le présentateur est devenu une figure de "vieux sage" rassurant pour des téléspectateurs vieillissants dans une époque où tout s'accélère, analyse le sociologue Denis Muzet, fondateur et président de l'Institut Médiascopie.

"C'est un vrai pro qui a su traverser les époques sans se laisser influencer par les dérives de la télé", estime Mireille, 59 ans, venue à Caen pour visiter le Train de la télé.

Alors que d'aucuns reprochent à Drucker un côté lisse et consensuel, le mari de cette femme, Christian, 63 ans, apprécie chez le présentateur le fait qu'il "ne provoque pas de polémique comme les Fogiel et autres. C'est un peu neutre, c'est vrai, mais s'il y a polémique tout le temps, on n'en sort pas".

"Aujourd'hui, la télé, c'est l'avilissement porté à son apogée", estime Christian, qui se souvient avec émotion de l'arrivée du téléviseur chez ses parents en... 1964.

Souvent qualifié "d'indéboulonnable", le présentateur accepte le terme mais "ça ne veut pas dire que le socle sur lequel je suis n'a pas vacillé souvent", comme il l'a déclaré mardi à France Bleu. "J'ai affronté ce que j'appelle le racisme de l'âge, le jeunisme", a-t-il témoigné.

Michel Drucker a été désigné animateur le plus emblématique du PAF depuis 1950, au coude à coude avec Léon Zitrone, selon un sondage d'OpinionWay pour TV Magazine.

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