Isabelle Morini-Bosc : "Tout nous remue dans Le plus beau pays du monde"

Ah, le phoque gris couché au fond de la mer comme vous et moi sur un transat, avec des airs de sirène alanguie nageant entre deux eaux. Ah, les cygnes marchant quelques minutes à la surface du lac comme plus personne ne l'avait fait depuis 2000 ans, tout en "battant de l'aile" pour s'envoler... Ah, l'écureuil acharné à enterrer des glands qu'il oublie ensuite (prouvant ainsi qu'il s'y prend effectivement "comme un gland"). Ah, les pingouins-kamikaze des falaises...Ah, le crapaud accroché à sa femelle comme un scotch au papier...Ah, le faon aplati dans l'herbe pour ne pas être aplati tout court...Ah, le cheval victime des ruades de femelles bien décidées à pas mettre les 2 pieds dans le même sabot pour refuser ses hommages sexuels : Il en reste "chocolat", avec ou sans poulain.

Extraordinaire documentaire

Toutes ces adorables séquences figurent dans le volet 2 du film Le plus beau pays du monde ce soir sur France 2, un extraordinaire documentaire prouvant l'incroyable diversité de la France sur une toute petite surface. Il y a malgré tout un "mais". Ce qui fait en effet le charme incomparable de cette oeuvre filmée au ras du sol ou du ciel (200 jours de tournage pour 7 mois de montage), c'est le "bruitage" lui aussi cent pour cent naturel : le feulement du lynx, la déglutition du hérisson en overdose de limaces, le froissement des feuilles d'automne par l'écureuil, le bruit lourd des ailes du cygne en action...

Tout cela nous remue et nous "ramène à nos racines communes". Pourquoi, dès lors, rajouter une musique obsédante qui nous empêche d'être à l'écoute du monde ? Notre petit monde ? Celle qui se rajoute aux éléments déchaînés ou aux images de plongée avec un dauphin sont franchement pesantes.

On a par ailleurs le droit de ne pas aimer les scènes "reconstituées". Un exemple parmi d'autres: L'ours brun ne s'est retrouvé face au chien de berger (un patou) que par la vertu du montage. Il y avait donc peu de risques que ce soit un ours mal léché ! 

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