Isabelle Morini-Bosc : Patrick Sébastien "surprend" dans un téléfilm "prenant"

Comment le dire? Il tient à la fois d'une fourmi et d'un tractopelle, Patrick Sébastien. Du tractopelle, il a cet aspect force de la nature qui incite ses contradicteurs à la prudence. Et de la fourmi, il a ce côté je ne jette rien de tout ce qui est entreposé dans ma tête, comme les fourmis rapportent tout ce qu'elles trouvent au nid au lieu de trier sur le lieu de leurs découvertes, ce qui leur éviterait de s'épuiser en cours de route.

Patrick non plus ne trie pas. Il cogite sur tout en permanence, pensant qu'il y a forcément un moment où l'une de ses idées resservira. Comme sa bonne histoire d'un mec victime d'une rumeur dans un village où on le voit et le veut coupable du meurtre de sa compagne. "Ça" donne Monsieur max et la rumeur un téléfilm ce soir sur France 2.

Un fin cynique à souhait

Patrick Sébastien n'y est surprenant que pour ceux qui s'obstinent à voir en lui un amuseur attaché à faire la fiesta en tournant des serviettes le doigt levé dans un but viril. Il est loin le temps où les "syndicats du public" s'opposaient à l'arrivée de ce "suppôt du privé". Et il surprend ce soir encore en boucher qui sait aussi bien tailler une bavette que dans le vif.

On n'ose pas dire qu'il fait un effet bœuf mais notre intérêt va croissant malgré quelques "propos préchi précha de ci de là" sur la rumeur, le dernier tiers de cette fiction étant réellement aussi prenant que surprenant: Impossible d'anticiper la fin, cynique à souhait. Oui, il est intéressant, ce téléfilm signé Jacques Malaterre, à qui on doit L'Odyssée de l'espèce. À lui toute l'espèce, à Patrick tout l'espace.