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Isabelle Morini-Bosc : "L'affaire du radeau de la méduse, magnifiquement traitée sur Arte"
REPLAY - Un documentaire diffusé sur Arte samedi 21 mars révèle la véritable histoire qui se cache derrière le tableau "Le Radeau de la Méduse" de Géricault, 200 après les faits.
Arte consacre un documentaire au tableau "Le Radeau de la Méduse"
Crédit : ARTE
Dites-moi, et si on parlait en cette fin de semaine d'un sujet qui a fait des vagues et fait couler beaucoup d'encre au vrai sens du terme. Notamment dans la presse de 1816. Sous le titre L'affaire du radeau de la méduse, magnifiquement traitée sur Arte samedi. Quel régal de délaisser ceux qui nous mènent habituellement médiatiquement en bateau pour nous intéresser à un vrai naufrage, expliqué en 90 minutes d'infos sans une minute d'ennui.
J'imagine l'impact qu'aurait eu aujourd'hui, avec les réseaux sociaux, cette terrifiante histoire qui passionna le peintre Théodore Gericault. La preuve : Il en fit, et une enquête, et un célébrissime tableau. Tout commence en 1816 avec le départ pour le Sénégal d'un bateau parti investir cette colonie avec 400 personnes à bord : marins, soldats, officiels, et un capitaine qui n'a de noble que le nom à particule, incompétent au point de "planter" le bateau sur des bancs de sable.
Le résultat est poignant pour le téléspectateur
Outre les passagers répartis sur 4 canot, 151 personnes sont entassées sur un radeau de fortune de 20m sur 12. C'est la tempête et le début d'une "dérive" (à tous points de vue) de 13 jours. Il y aura 7 rescapés seulement, dont un médecin qui décrit les actes de cannibalisme et de barbarie dans un rapport "livré" à la presse par un ministre ! Le scandale est immense.
Géricault, après étude des cas et des moribonds, fait un tableau grandeur nature donnant l'impression d'être sur le radeau. Le public est bouleversé, comme l'est 200 ans plus tard le marin Philippe Mathieu qui se lance conjointement dans une nouvelle enquête et dans la "reconstruction de l'embarcation". Le résultat est poignant pour le téléspectateur. Et on vous livre pour finir un détail méconnu. Si tous les personnages du tableau ont des haillons aux pieds, c'est simplement parce que Géricault affirmait ne pas savoir dessiner cette partie du corps...On en reste médusés!
