Isabelle Morini-Bosc : "Elle s'imposait, cette spéciale Laurent Gerra"

Le hasard est parfois curieux. Sur le petit écran comme dans la vie. Tenez, Laurent Gerra a ainsi toujours apprécié le travail du scénariste-réalisateur Jacques Santamaria, et adoré son polar Mongeville, avec un Francis Perrin remarquable en juge pré-retraité qui décide d'aider une jeunette de la police (teigneuse juste ce qu'il faut) à mener l'enquête. Au point de souhaiter une rediffusion, saluant à cette occasion un service public dont il disait pourtant autrefois : "Quand on regarde le service public, on a envie de filer sa redevance à TF1".

Or donc le voilà exaucé : France 3 rediffuse demain à 20h50 cette savoureuse fiction avec frictions. Oui mais voyez comme sont les choses, Mongeville se retrouve par conséquent face à la spéciale qu'offre France 2 à Laurent Gerra à l'occasion de ses 25 ans de carrière. Ça, c'est farce ! Mais l'émission c'est bien sûr cet hommage à notre camarade Laurent Gerra, gérant de plusieurs centaines de voix qu'il imite à la perfection. Si bien que la confrontation avec le vrai possesseur et la voix provoque parfois comme un léger malaise.

Combien de fois avons nous dit devant tel ou tel chanteur, tel ou tel politicien "mais c'est fou, c'est Gerra"

Isabelle Morini-Bosc

Combien de fois avons nous dit devant tel ou tel chanteur, tel ou tel politicien "mais c'est fou, c'est Gerra". Et on se souvient d'André Manoukian déboulant en studio en disant : "Mais je ne savais que Philippe Manœuvre était là également", alors que c'était seulement Laurent Manœuvre ou Philippe Gerra. Rayez la mention inutile et gardez la version de votre choix.

Oui, elle s'imposait, cette spéciale quart de siècle, qui flirte de surcroît pour le bon motif avec le principe de soirée soirée, des surprises qui, souvent, en sont vraiment : face à Stéphane Bern, notre maître des contrefaçons, pardon, incarnations, apparaît ainsi sidéré de se retrouver dans son premier film avec une petite moustache, et affiche une surprise plus grande encore en se voyant imiter Patrick Bruel dans une séquence qu'il avait totalement oubliée et en présence du même Patrick Bruel. D'où une légère crainte de sa part au départ.