Isabelle Morini-Bosc : "Arthur dans 'Rendez-vous en terre inconnue', un choc des cultures"

"Quand je pense qu'on m'a appelé durant dix ans le voleur de patates". Il faut rendre cette justice à l'animateur Arthur, il a le sens de l'humour. Il le prouve en reprenant cette formule des guignols qui lui a collé à la peau comme une panoplie de Zorro. Il est alors au milieu des pommes de terre des indiens quechuas, ses nouveaux amis péruviens très fiers de proposer un féculent "bio".

On s'amuse évidemment du choc des cultures. Voir Arthur sans portable et au sommet des Andes, c'est a peu près aussi naturel que de trouver un chasse-neige dans un salon. Comment un animateur pour qui parcourir 100 mètres à pieds est déjà un mini-marathon a-t-il pu participer à Rendez-vous en terre inconnue, une émission où, pour rejoindre ses hôtes, il faut crapahuter durant quatre heures jusqu'à 4500 mètres d'altitude. Avec un risque d'embolie ? Fortiche pour un hypocondriaque qui ne se déplace jamais sans médicaments de confort, de séjourner dans une zone où, du confort, il n'y en a justement aucun.

Arthur jugé tire au flanc

Il faut le voir regarder le lit de misère, au-dessus d'un "matelas" de hamsters bruyants élevés pour la viande !  On a tellement parlé de cette émission pour d'autres raisons que sa "qualité documentaire" (l'installation d'Arthur en Belgique, pas seulement par goût des moules-frites) que l'on me pardonnera de me concentrer sur ces descendants d'incas taquinant notre Arthur (rebaptisé Jackie Chan) jugé un tantinet tire au flanc !

Parfois grave, souvent drôles, toujours chaleureux, ils savent parler de "l'importance de l'entraide", qu'on ne trouve pas en ville. "Pourquoi j'ai l'impression qu'il me parle de moi ?", murmure Arthur, très remué. À cet instant précis, il n'a pas, comme on dit, la "tête près du bonnet". Juste le bonnet sur la tête. En double épaisseur. 

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