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François Hollande : 6 choses que l'on a apprises en regardant "Un temps de président"
L'écriture brouillon du président, l'omniprésence de son conseiller en communication... Quelques détails sont révélés sur les coulisses du pouvoir dans le documentaire diffusé sur France 3, lundi 28 septembre.
Dans Un temps de président, diffusé sur France 3 lundi 28 septembre, le réalisateur Yves Jeuland a suivi François Hollande du remaniement d'août 2014 aux attentats de janvier 2015. Le documentaire, disponible en replay, montre les coulisses du pouvoir mais s'attarde moins sur le poids des décisions politiques que de la stratégie de communication du président. D'anecdotes amusantes en phénomènes importants, retour sur 6 choses révélées par le film.
Rien ne semble atteindre François Hollande
Globalement, c'est l'un des aspects les plus marquants de ce documentaire : François Hollande ne fend jamais l'armure. À tout moment, il se montre investi par sa fonction et ne montre rien de ses sentiments. Lorsqu'il apprend, au cours d'un déplacement en voiture, la sortie du livre de Valerie Trierweiler, il reste longtemps fixé sur la couverture du quotidien l'Équipe, qu'il triture dans tous les sens. Si l'on perçoit son agacement, aucun commentaire ne sort de sa bouche. Le Président aura la même stature stoïque lorsqu'en entretien avec des journalistes, ceux-ci lui demandent si les commentaires de son ex-compagne l'atteignent.
Quand le président conseille à Fleur Pellerin d'aller voir Jack Lang
Une petite discussion informelle s'engage avec Fleur Pellerin à la suite de sa nomination à la tête du ministère de la Culture. "Va voir Jack, va voir Jack, c'est la première personne à voir", insiste François Hollande auprès de la ministre fraîchement nommée. À côté, Manuel Valls soutient le Président. S'ensuit une autre séquence peu flatteuse pour le chef de l'État, qui poursuit auprès de Fleur Pellerin : "Il faut que tu ailles au spectacle. Tous les soirs, il faut que tu te tapes ça. Et tu dis que c'est bien, que c'est beau". Puis, en parlant des artistes : "il y a une chose dont ils sont fiers, c'est d'être un moteur économique, alors il faut leur dire".
Peu de diversité à l'Élysée
Le documentaire permet d'apercevoir un large éventail des personnes qui travaillent à l'Élysée. Et dans tous ces visages figurent peu de femmes qui ne soient pas des secrétaires et peu de personnes de couleurs. C'est surtout la classe politique, mâle, blanche, sexagénaire, qui est représentée. Reste à savoir si ce manque de diversité représenté à l'écran reflète bien la réalité. Il a en tout cas été remarqué par les internautes.
Gaspard Gantzer, l'atout com' du président
L'énarque, promu en avril 2014 "conseiller chargé des relations avec la presse", est quasiment de tous les plans. Il se trouve toujours à proximité du Président, au point de lui voler la vedette. Le conseiller a tantôt les yeux plongés sur son smartphone, tantôt éloignant des micros gênants pour François Hollande. L'omniprésence de Gaspard Gantzer illustre le poids qu'a pris la communication dans la vie politique. Chaque prise de parole est contrôlée et corrigée. Dans une scène, le conseiller de 36 ans vérifie les moindres détails de l'enregistrement des vœux présidentiels du 31 décembre. C'est lui qui trouvera la chaise "trop à droite", lui encore qui examinera la séquence en salle de montage en compagnie du Président. On le voit également dicter les éléments de langage du Président aux journalistes chargés de suivre l'Élysée.
Le président a une écriture difficilement déchiffrable
Le détail est plutôt amusant. Après avoir révisé son discours sur Jean d'Ormesson, à qui il doit remettre la grand-croix de la légion d'honneur, François Hollande transmet ses annotations à ses collaborateurs. Jean-Pierre Jouyet, le secrétaire général de l'Élysée, à bien du mal à déchiffrer les pattes de mouche couchées sur le papier. Les deux secrétaires s'emparent du document et le pressent de les laisser faire : "Nous, on a fait une formation en hollandais". Sur la feuille, un imbroglio de signes, de mots barrés et de flèches. Dans une autre scène, c'est Gaspard Gantzer qui plisse les yeux sur des annotations du président.
L'indignation autour du traitement médiatique des attentats de janvier
Une place relativement restreinte est accordée au passage sur les attentats du 7 au 9 janvier. Le documentaire réserve toutefois une scène forte : lorsque le Président se rend chez la famille d'Ahmed Merabet, le policier assassiné froidement par les terroristes. La mère de la victime exprime son indignation face à la vidéo du meurtre, diffusée sur les réseaux sociaux et reprise en une du Point. "C'était inacceptable et il y aura des suites. Là, on était dans l'intimité. On ne peut pas laisser les terroristes utiliser l'effroi, parce que c'est ce qu'ils veulent, créer la peur. Et pour vous, c'est infliger une blessure de plus après la mort", lâche le Président.
