"Charlie Hebdo" : malgré des ventes en hausse, l'élan de solidarité s'estompe

Sorti ce mercredi 6 janvier, le dernier magazine de Charlie Hebdo fait largement polémique. Et malgré les avis divergents, l'élan autour de l'hebdomadaire satirique a perdu en intensité. Un an après l'attentat qui a décimé la rédaction, l'élan de solidarité s'est dissipé alors que le premier numéro publié avec le drame avait été tiré à près de huit millions d'exemplaires et vendu dans 25 pays différents. 

Une vente record couplé à la hausse des abonnements permettant à Charlie Hebdo d'atteindre les 200.000 abonnés. Mais aujourd'hui, le constat est différent et les acheteurs sont quelque peu absents le jour de la sortie de ce numéro anniversaire. Ni cohue, ni rupture de stock malgré une demande jusqu'à cinq fois plus forte qu'à l'accoutumée dans certains kiosques. "Ça se vend un peu plus que les numéros habituels mais ça n'a rien à voir avec la dernière fois. Il y a une sorte de continuité dans le combat : résister en continuant à acheter ce qui ne plaît pas à tout le monde", explique Jean-Pierre, marchand de journaux dans le quartier de Saint-Germain à Paris.

C'est un hommage aux survivants, à ce qui se battent, à ce qui se sont battus. C'est un acte citoyen pour moi

Gérard, fidèle de "Charlie Hebdo"

Pourtant, certains fidèles sont toujours présents même si cette dernière une, titrée "un an après, l’assassin court toujours", détonne dans certains quartiers de la capitale. "Dans l'esprit de Charlie, je trouve justement une réponse qui est à la hauteur de cette tragédie. L'humour, le rire... Ils ne lâchent rien", commente un amateur de l'hebdomadaire. Pas question pour lui de passer à côté de ce numéro spécial qui a définitivement une teneur particulière. "C'est un hommage aux survivants, à ceux qui se battent, à ceux qui se sont battus. C'est très important de l'avoir, c'est un acte citoyen pour moi", détaille-t-il.

Et si l'élan de solidarité s'est quelque peu évaporé, Charlie Hebdo demeure encore un symbole international de la liberté d'expression alors que certains touristes repartent avec cette dernière une polémique sous le bras.