Bernard-Henri Lévy se confie dans "Le Divan" de Marc-Olivier Fogiel

Bernard-Henri Lévy est un personnage controversé. Admiré pour son travail mais également détesté pour les mêmes raisons, le philosophe de 66 ans s'est confié à Marc-Olivier Fogiel et a accepté de revenir sur quelques épisodes de sa vie en les expliquant. Avec une sincérité sobrement exprimée, "BHL", comme il est très souvent surnommé, a notamment  évoqué l'importance de son père et l'admiration qu'il lui voue. 

"Il est né pauvre et d'une pauvreté dont il est difficile de se faire une idée dans la France du XXIème siècle, confie-t-il ainsi en préambule. Il fait partie de ces hommes qu'on appelle des "Self-made men" (ndlr, des hommes qui se sont construits eux-mêmes) il a fait sa vie et sa fortune à la force du poignet. J'aime l'idée qu'on soit sa propre oeuvre, qu'on se façonne soi-même, qu'on ne laisse pas ni les circonstances, ni le destin, ni la famille ni l'héritage vous faire vous-même", explique-t-il ainsi empreint d'admiration. 

Et de reprendre : "Il a commencé son existence par un acte de rébellion contre sa famille, contre son milieu, contre la France, celle de la non intervention en Espagne, puis la France qui se couchait devant Vichy et devant Hitler. Vous dites mon père ce héros mais vous n'avez pas tort, parce que je le pense".

Un caractère bien trempé qui ne rejette pas toute forme de violence

Souvent sujet à de virulentes critiques, Bernard-Henri Lévy n'est pas homme à se laisser faire. Pourtant, samedi soir dernier, "BHL" a de nouveau subi les foudres de Noël Godin, un humoriste belge qui se plait à l'entarter depuis maintenant des dizaines d'années. Sujet léger pour certains, amusant pour d'autres, les agressions que l'intellectuel déplore ne le font pas rire. Et les mots sont forts. 

"Une attaque au visage (...) Je pense que c'est un acte fascisant. Ce n'est pas drôle, ce n'est pas du post situationnisme, c'est du para-fascisme, on ne frappe pas impunément, même avec de la crème, le visage d'une femme ou d'un homme. Relisez Levinas, lance-t-il ainsi à Marc-Olivier Fogiel pour s'expliquer. Le visage c'est la part sainte d'un humain donc je n'aime pas ça, et je cogne". 

Il m'est arrivé de me battre pour ma femme

BHL

Se battre, Bernard-Henri Lévy ne le craint pas. De son propre aveu, il lui est même parfois arriver d'en venir aux mains, dans deux sortes de situations qu'il décrit ainsi : "Il m'est arrivé de me battre, il y a eu deux cas, quand j'étais enfant ou adolescent je me battais contre les antisémites et ça c'est ce qu'on m'avait appris, qu'il ne fallait pas argumenter qu'il fallait frapper, donc je frappais. Et puis les autres types de circonstances, ça a été quand parfois on a manqué de respect en ma présence à quelqu'un qui avait moins les moyens que moi de se défendre. Par exemple une femme, par exemple ma femme, ça a dû m'arriver de me battre pour elle, oui."

"Le système anti-BHL"

Conscient du rejet que provoquent parfois ses œuvres, Bernard-Henri Lévy estime tout de même que ses amis ou connaissances ne sont pas les seuls à le soutenir. Le "système BHL", ainsi nommé, repose sur des bases de fidélité que lui vouent ses amis, à qui il renvoie la pareille, mais aussi de ceux qui le lisent et le suivent au quotidien dans ses travaux. 

"Le renvoi d’ascenseur n'est pas une manière de fonctionner, non. L'amitié, c'est quelque chose à quoi je tiens beaucoup. Et puis deuxièmement, le système anti-BHL est tellement puissant, la volonté d'empêcher mes thèses d'être entendues peut être tellement forte, qu'heureusement qu'il y a un petit glacis protecteur de femmes et d'hommes qui ne sont pas mes copains et que parfois je ne connais pas mais qui suivent mon travail avec fidélité et sincérité". 

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