- Accueil
- Culture
- Médias et people
- "Secrets d'Histoire", "Apocalypse" : pourquoi les Français sont-ils passionnés par les programmes historiques ?
"Secrets d'Histoire", "Apocalypse" : pourquoi les Français sont-ils passionnés par les programmes historiques ?
Dans un nouveau numéro de "Secrets d'Histoire" sur "France 2", Stéphane Bern revient sur l'épopée de Napoléon. Le magazine comme la majorité des programmes historiques ne montre aucun signe de fatigue.
Les Français veulent tout savoir de la vie fastueuse de l'impératrice Sissi, de celles des maîtresses des rois, de la rivalité entre François Ier et Charles Quint ou de la tragique Seconde Guerre mondiale. Jugée souvent rasoir par les étudiants de tous âges, l'Histoire est pourtant le programme préféré des téléspectateurs.
Depuis quelques années se sont multipliées les émissions historiques Secrets d'Histoire sur France 2 en tête, mais aussi L'ombre d'un doute (qui s'arrête à la rentrée sur France 3), Sous les Jupons de l'Histoire (Chérie 25), L'Histoire interdite (D8), L'Histoire au quotidien de Mac Lesggy (M6) sans oublier les lundis en histoire de France télévisions.
Succès fou des documentaires
Ces programmes sont de véritables pépites d'audience. En 2011, l'épisode de Secrets d'Histoire consacré à François Ier atteint le chiffre record de 4 millions de téléspectateurs. Celui consacré à Nicolas II en février 2014 a réuni 3,6 millions de personnes. Les scores sont constants. Le numéro dédié ce mardi soir à Napoléon approchera certainement ces statistiques d'audience. Du côté des documentaires, c'est le même succès fou.
59 documentaires en 2012 sur l'Histoire ont intéressé plus d'un million de téléspectateurs à la télévision, selon des chiffres du Centre national du cinéma (CNC). En 2011, Apocalypse Hitler sur France 2 a rassemblé 6,4 millions de personnes, soit le même nombre de téléspectateurs que les séries américaines adorées du public diffusées sur TF1. Le documentaire a depuis largement été rediffusé. Comment expliquer ce succès ?
Les gens veulent apprendre en se distrayant
Stéphane Bern
"Les gens veulent apprendre en se distrayant", analysait Stéphane Bern, l'animateur emblématique de ce genre de programmes, dans Le Parisien. "Les gens ont besoin de rêver, de s'évader du quotidien en écoutant de belles histoires, divertissantes et rassurantes", ajoutait son collègue Franck Ferrand. Les programmes télévisés brillent dans ce à quoi l'Éducation nationale a renoncé : faire aimer l'Histoire à travers des personnages hors normes, des lieux, des rituels ,des mœurs. Les Français retrouvent l'envie d'apprendre en voyageant dans la France d'antan le temps d'une émission. Ils renouent aussi avec leurs racines.
"Il y a, me semble-t-il, un besoin de s'ancrer dans l'Histoire d'autant plus fort aujourd'hui que nous traversons une crise terrible qui n'est pas seulement économique et sociale mais aussi identitaire, confiait Stéphane Bern dans une interview au Monde en 2012. Nous n'avons plus de socle commun, de tissu social et national. L'Histoire est un merveilleux vecteur d'intégration au même titre que la culture et la langue."
