"Street Fighter V" : des combats dantesques taillés pour la compétition

ON A TESTÉ - Sorti le 16 février sur PC et PS4, le légendaire jeu de combat s'appuie sur un gameplay solide mais souffre d'un lancement chaotique.

Hadoken ! Le mythique jeu de combat est de retour. Depuis mardi 16 février 2016, les joueurs PC et PS4 peuvent profiter du dernier bébé de Capcom : Street Fighter V. Une sortie qui intervient huit ans après la sortie du quatrième volet (sans compter les déclinaisons Super Street Fighter IV et Ultra Street Fighter IV). Ce laps de temps suffisamment espacé a obligé les créateurs japonais à adapter leur lucrative franchise pour attirer un nouveau public. Mais il leur fallait également se mettre en ordre de bataille pour répondre présent sur la scène de l'e-sport et ses tournois de haut niveau qui ont pris une toute nouvelle dimension depuis peu. Entre accessibilité et expertise, le défi était donc compliqué à relever.

Bien entendu, le principe même du jeu n'a pas changé : deux combattants, l'un à gauche, l'autre à droite, se font face et s'affrontent dans le but de mettre K.O l'adversaire. Pour cela, le joueur peut compter sur les petites nouveautés qui sautent aux yeux au premier abord. Street Fighter reprend ainsi à son compte la jauge EX qui avait été introduite dans le 3e épisode, qui se remplit à chaque coup donné et qui permet de porter des coups critiques (Critical Arts). Mais la vraie nouveauté, c'est l'apparition de la V-Gauge. Contrairement à la précédente, celle-ci se remplit en fonction des dégâts encaissés ou en utilisant les V-Skills, des coups propres à chaque personnage. Elle permet ensuite deux types d'attaques : les V-Reversals qui sont des contres-attaques uniques et les V-Triggers qui confèrent temporairement des caractéristiques ou boosts spéciaux. Des fonctionnalités qui favorisent l'attaque et introduisent un peu plus de tactique.

De nouveaux personnages en approche

Que les joueurs "hardcore" se rassurent, les coups les plus compliqués sont, par définition, toujours aussi peu évident à placer. Le jeu semble ainsi être bien taillé pour les compétitions. Néanmoins, le producteur Yoshinori Ono assure avoir rendu le jeu plus accessible pour les néophytes : "J'ai essayé d'aménager les contrôles pour faciliter un peu la prise en main". Concrètement, cela se traduit notamment par une augmentation du laps de temps donné au joueur pour enchaîner les touches et déclencher les combos voulus.

Pour la sortie du jeu, Capcom a intégré 16 personnages. Les originaux Ken et Ryu sont bien évidemment de la partie, tout comme Dhalsim et Vega. Certains sont nouveaux, en plus d'être intéressants à jouer : F.A.N.G, Laura, Necalli et Rashid. Pas de trace en revanche du mutant brésilien Blanka ou du sumo Honda, pourtant présents depuis 1991. Pour compenser, 6 nouveaux héros (Alex, Balrog, Guile, Ibuki, Juri et Urien) sont d'ores et déjà attendus dans le courant de l'année 2016. Ils seront à débloquer mais pourront aussi être achetés pour 6 euros.

Des mises à jour vivement attendues

Pour le reste, Street Fighter V donne l'impression d'être sorti sans être fini. Pour les inconditionnels du solo, les modes de jeu disponibles dès la sortie sont faméliques. Contrairement au très utile entraînement, le mode histoire est absolument sans intérêt. Il permet, avec chaque personnage, d'effectuer deux ou trois combats d'un round (dans une difficulté très simple) qui sont entrecoupés de très courtes cinématiques bâclées. Annoncé pour l'été, l'arrivée du vrai mode scénario urge. En attendant, impossible de se rabattre sur un mode arcade permettant de défier l'IA dans des combats sans enjeu puisque ce mode n'existe tout simplement pas.

Il est vrai que la plupart des joueurs se tourneront vers le mode online, qui permet d'ailleurs d'opposer les joueurs PC à ceux de PS4. Mais là aussi, les problèmes constatés une semaine après la sortie sont nombreux : de nombreux problèmes de connexion et de longues attentes pour trouver un adversaire. Des soucis que des correctifs devraient rapidement effacer. En revanche, pas sûr que les joueurs soient entendus sur l'absence de pénalité pour ceux qui abandonnent les combats.

En somme, l'âme de Street Fighter V est bien là, les combats sont prenants, à la fois taillés pour le haut niveau et pour les joueurs moins aguerris. Difficile cependant de justifier, à la sortie du jeu, le prix de vente (55-60 euros) avec un tel manque de contenu et de tels problèmes techniques. Sur Steam, la sanction des joueurs n'a pas tardé : sur les 3.000 premières évaluations, seules 41% étaient positives. Toutefois, une idée pleine d'espoir revient souvent dans les critiques : "Attendez un peu avant de vous l'offrir". Nul doute que le jeu fasse le bonheur des fans une fois que les mises à jour seront passées par là.

Rashid, l'un des nouveaux personnages de Street Fighter V

Crédit : Capcom

Les plus

Un jeu très plaisant dans la lignée des précédents volets
Des combats toujours aussi exigeants pour les plus chevronnés...
...mais tout de même plus compréhensibles pour les nouveaux joueurs
Des nouveautés intéressantes
Les joueurs PC et PS4 peuvent jouer ensemble en ligne
Joli graphiquement

Les moins

Un jeu pas tout à fait terminé à sa sortie
Un mode solo vraiment pauvre (peu de personnages, mode histoire inutile, absence de mode arcade contre l'IA)
Un mode online instable
Le prix des contenus téléchargeables (DLC) qui peuvent être débloqués dans le jeu
Cette manie de représenter les personnages féminins avec des formes très généreuses

La rédaction vous recommande