"Mission Impossible : Rogue Nation" : que vaut ce nouvel opus comparé aux précédents ?

Chaque film de la franchise Mission Impossible semble repousser les limites du précédent. En termes de suspense d'abord : l'ouverture tendue de Mission Impossible 3 montrait Ethan Hunt pris au piège d'un vilain psychopathe. Et en termes de cascades : le quatrième volet aura marqué les esprits avec la fameuse scène où le personnage de Tom Cruise grimpe sur le Burj Khalifa, le plus haut gratte ciel du monde. Pour le spectateur, la question est la suivante : que va bien pouvoir faire de plus Ethan Hunt ?

Des séquences d'action très intenses

La réponse à la question est éludée dès la scène d'introduction, impressionnante, dans laquelle l'agent s'accroche à un avion en train de décoller. La scène la plus dingue du film ayant été expédiée, le spectateur se concentre sur l'intrigue et la traque de Solomon Lane, le leader d'une organisation criminelle nommée le Syndicat. Comme dans le quatrième volet, les cascades sont vertigineuses et l'humour est présent par petites touches.

Le réalisateur Christopher McQuarrie ne néglige pas un sens certain du suspense, qui avait fait toute la réussite du troisième volet. Sans atteindre la performance de l'inquiétant Philip Seymour Hoffman dans le troisième volet, Sean Harris campe un Solomon Lane inquiétant à la voix désagréable. Rogue Nation place la barre entre les 3e et 4e opus de la franchise.

En prenant le temps d'installer les séquences d'action, le réalisateur les rend encore plus intenses, comme à l'opéra de Vienne où Ethan Hunt se bat en coulisses pendant une représentation. Le combat au corps est contrasté par la musique classique présente en bande sonore. Et l'agent a un objectif inhabituel : éviter de perturber le spectacle. De la même manière, la séquence où Ethan Hunt doit plonger dans une installation immergée en forme d'anneau est remarquable de tension. Si le spectateur sait d'avance que le personnage s'en sort toujours, la tension reste palpable.

Rebecca Ferguson, alter-ego d'Ethan Hunt ?

Le personnage d'Ilsa Faust, incarné par la suédoise Rebecca Ferguson, apporte une touche de nouveauté à la franchise en jouant une mystérieuse agent double. Pour une fois, un personnage navigue entre le camp d'Ethan Hunt et de son ennemi pendant tout le film. Son rôle apporte une subtile variation à un genre de blockbuster souvent limité par des affrontements binaires entre bons et méchants. La comédienne a un rôle très physique, quasiment autant que Tom Cruise : elle aussi distribue des baffes à la pelle et trace la route en moto.

Le réalisateur Brad Bird en avait fait un atout dans Protocole Fantôme : l'équipe qui accompagne Ethan Hunt est de retour, amputée de Paula Patton. Outre la nouvelle Rebecca Ferguson, Ving Rhames, en Luther, et Jeremy Renner sont toujours présents, légèrement à la traîne dans les séquences d’action. Surtout, le vrai atout de Mission Impossible, c'est Simon Pegg. Encore une fois, il apporte la légèreté qui manque au très sérieux Tom Cruise. Dans cet opus, il est plus que jamais au cœur de l'action. Entre action, suspense et touches d'humour, la formule Mission Impossible est désormais bien rodée. Tellement, qu'un sixième opus est déjà en chantier.