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Le groupe Maroon 5 censuré en Chine à cause du Dalaï Lama ?
Son concert prévu à Shanghai a été annulé sans explication après la rencontre d'un des musiciens avec le chef spirituel du Tibet.
Le groupe Maroon 5 lors d'un concert en Californie le 4 avril 2015.
Crédit : Christopher Polk / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
Le groupe de rock américain a-t-il fâché Pékin ? En tout cas, il annule son concert prévu en Chine au lendemain de la rencontre d'un de ses musiciens avec le Dalaï Lama. Si les organisateurs n'ont pas avancé de motif à cette annulation, annoncée vendredi 17 juillet, pour les fans de Maroon 5, la raison est toute trouvée : il s'agit de représailles des autorités chinoises.
Jesse Carmichael (clavier et guitare) a récemment twitté avoir rencontré le chef spirituel tibétain, dans le cadre des célébrations du 80e anniversaire du prix Nobel de la paix. Ce message a ensuite été effacé. Mais plusieurs médias l'ont enregistré, notamment CNN.
Le tweet n'aurait pas échappé non plus à la vigilance de la Chine, qui accuse le Dalaï Lama de vouloir séparer le Tibet de la Chine. Maroon 5 devait se produire à Shanghai le 12 septembre. Mais cette date a mystérieusement disparu du programme de la tournée sur le site du groupe. Le bureau chinois de Live Nation, la société californienne organisant la tournée, promet de rembourser les billets au public. Mais n'a donné aucune explication à cette annulation.
Pékin pas fan des rockeurs occidentaux
D'une façon générale, le régime communiste chinois est réfractaire à la culture rock et aux valeurs de rébellion qu'elle véhicule. Méfiant, le gouvernement de Pékin oblige régulièrement les artistes en tournée en Chine à soumettre à l'avance la liste des morceaux qu'ils vont interpréter. Ainsi, l'an dernier, les Rolling Stones ont dû retirer leur célèbre morceau Honky Tonk Woman de leur tour de chant, les paroles n'étant pas du goût des autorités.
En 2013, la Chine a interdit au mythique groupe allemand de musique électronique Kraftwerk de se produire dans un festival à Pékin, plus de dix ans après que leur participation à un concert de soutien à la cause tibétaine. Pékin a aussi été échaudé par la chanteuse islandaise Björk qui, lors d'un concert à Shanghai en 2008, avait scandé "Tibet, Tibet" à la fin de son titre Declare Independence (Déclarer l'indépendance). Frondeur aussi, le chanteur Elton John a dédié son concert à Pékin en 2012 à l'artiste Ai Weiwei, opposant déclaré au régime et assigné à résidence à Pékin.
