"Paparazzi", l'exposition divise sur ce métier de photographe de stars

L'exposition Paparazzi ! photographes, stars et artistes fait polémique. Elle se tient au centre Pompidou Metz.

On y apprend pleins de choses comme par exemple que c'est à Fellini qu'on doit le mot "paparazzi". Un des personnages de son film La dolce Vita, interprété par Walter Santesso, s'appelle Paparazzo. Il travaille pour Marcello Mastroianni et court après les stars pour les prendre en photo.

Des photos qui dévoilent "l'instant décisif"

C'est à partir de ce film que tous les photographes qui traquaient les stars ont été appelés des paparazzis. Cette exposition sur les paparazzis raconte l'histoire de ce métier bien étrange, son évolution dans les années 50, et son état, aujourd'hui. Clément Chéroux, le commissaire de l'exposition explique que "dans les années 50, 60, les paparazzis cherchent l'instant décisif. Des images qui résument en un cliché une situation".

"Aujourd'hui, ces photographes pratiquent le 'strolling', c'est-à-dire la promenade. On va photographier une star qui sort acheter son pain ou faire son shopping. C'est une photographie des temps faibles. Cela doit beaucoup à l'avènement de la téléréalité, comme si un cordon ombilical nous relié à eux", raconte-t-il.

Un des paparazzi qui a pratiqué ces deux formes de photographies et qui est devenu une star depuis ce qu'on appelle l'affaire Hollande-Gayet s'appelle Sébastien Valiela. Sa Joconde est bien évidemment la photo de François Mitterrand et de sa fille Mazarine à la sortie du restaurant le Divellec. C'est une photo de l'instant décisif. Tout y est dit.

Une relation avec les stars uniquement aux Etats-Unis

Sébastien Valiela a aussi fait beaucoup de "strolling" notamment avec Britney Spears et Paris Hilton, avec qui m'a-t-il dit il a passé de bons moments. Ce qui veut dire ceci en jargon paparazzi.
 
"A la fin il y avait une connivence. Elle faisait ce qu'il fallait pour que j'obtienne de bonnes photos. ça se passe comme ça aux États-Unis uniquement. ils ont compris que cela faisait partie intégrante de la vie", détaille-t-il. Georges Clooney disait hier au micro de RTL qu'avec le téléphone portable tout le monde aujourd'hui est devenu paparazzi.

Nous sommes aussi devenus les paparazzis de nous-même postant sur nos comptes Facebook, tweeter et autres Instagram nos clichés les plus intimes. La dernière partie de l'exposition du centre Pompidou Metz montre aussi comment plusieurs grands artistes photographes du 20ème se sont inspirés de l'esthétique des photos de paparazzi.

Une exposition qui fait polémique

Richard Avedon a photographié des mannequins de loin comme s'il leur volait leur photo, l'anglaise Alison Jackson a shooté des sosies de célébrité. Ainsi on surprend Madonna repassant son linge ou Lady Di et Marylin Monroe, faisant du shopping dans les rues de New-York. L'écrivain photographe François Marie Banier a lui aussi choisi de photographier de loin Samuel Becket dont il était l'ami.

Cette exposition peut choquer et faire polémique ! Cela montre que c'est un vrai sujet qui ne laisse personne indifférent. Les conservateurs du centre Pompidou sont parti d'un constat simple. Les images de paparazzi nous envahissent. Les journaux et les site internet people sont les plus lus. Il est du rôle d'un musée de s'emparer de ce phénomène de société et de le questionner du point de vue historique, éthique, esthétique.

Un travail de trois ans

Une exposition n'est pas uniquement un simple accrochage de photos sur des cimaises. Ça nous apprend des choses sur nous, notre société. Et c'est un travail passionnant de trois ans que vous allez voir au centre Pompidou Metz. La première chose à faire avant de se déterminer par rapport à cette polémique, c'est d'aller voir cette exposition. Sinon, on risque de raconter n'importe quoi.