La grève record continue à Radio France

L'histoire du groupe Radio France a toujours été émaillée de coupures d'antenne plus ou moins longues, et plutôt plus que moins: 54 entre 1953 et 1955, 17 jours de grève en 1994 menés par des journalistes exigeant la parité de salaire avec leurs collègues de la télévision publique. Mais le précédent record, si on peut parler de record dans ce domaine, remonte à il y a 10 ans.

En janvier-février 2004 déjà, les journalistes réclament une nouvelle fois d'être payés "autant qu'à la télé". Ils tiennent 18 jours, un jour de moins qu'en 2005, 19 jours du 4 au 22 avril mais le mouvement part essentiellement cette fois des ouvriers et des employés administratifs, rejoints par les techniciens et les producteurs qui réclament une augmentation de salaire, avec le soutien des chœurs de Radio France jouant pour les grévistes.

Onde de choc

L'onde de choc, si on ose dire, est importante. D'autant plus que les révélations du Canard enchaîné sur le train de vie professionnel du président du groupe alourdissent l'atmosphère, tout comme la baisse régulière de la dotation de l'état et le déficit de 21.000.000 d'euros annoncé pour 2015. Tout le monde en parle : le gouvernement, dont Mathieu Gallet n'était pas le choix; le CSA, qui le soutient mais moins fort, et les syndicats de France-télévisons, qui soutiennent vigoureusement leurs camarades grévistes en prévoyant de les suivre d'ici peu...

Les fidèles du service public en parlent également, mais ils ont pris d'autres habitudes sur d'autres médias : radios,  réseaux sociaux, chaines de la TNT. Et oui, on vient de fêter les 10 ans d'une TNT qui a grignoté du terrain et font que les grèves ont un impact plus politique et stratégique que public.