Sur la façade l'Hôtel de la Monnaie, quai de Conti, à Paris, à deux pas de l'Académie Française, on peut lire en grande lettres déformées : Merci Raymond. L'expo qu'on n'attendait pas ! C’est l'exposition parisienne la plus joyeuse et la plus inattendue qui soit. Le Raymond dont il est question c'est l'artiste Raymond Hains. Son nom ne vous dira peut-être rien, et pourtant vous le connaissez tous à travers ses œuvres emblématiques faites d’affiches lacérées, exposés dans tous les musées d'art moderne.
Raymond Hains est décédé en 2005 à l'âge de 79 ans. C’était une sorte de poète ambulant. Pratiquant le jeu de mots autant que la peinture. Tout était pour lui prétexte à faire de l'art. Et il avait pour meilleur ami, Bertrand Lavier, qui est aujourd'hui un des artistes français les plus en vue. Les grands collectionneurs s'arrachent notamment ses Ferrari cabossées. Bertrand Lavier partageait avec Raymond Hains plus qu’une complicité amicale, ils étaient sur la même longueur d’onde. Et dix ans après la disparition de Raymond Hains, leurs œuvres continuent de se croiser, de se parler, et de se marrer.
Dans chacune des 12 salles de cette exposition, Bertrand Lavier joue avec les œuvres de Raymond Hains, comme s’il prolongeait avec l’artiste disparu une vieille conversation. Un exemple : Raymond Hains avait créé une palissade en skis avec 33 paires de ski dressées les unes à côté des autres. Bertrand Lavier prolonge l’idée en réunissant un certain nombre d’œuvres d’artistes célèbres dont les noms se terminent en ski.
Tout le monde connaît Picasso, tout le monde connaît Matisse. Jusque-là, ça va. Et vous savez qu’il y a une voiture qui s’appelle la Picasso, et vous devez aussi savoir qu’il y en a une qui s’appelle la Matiz. Bertrand Lavier a donc installé dans la grande salle de l’hôtel de la Monnaie, Une Matiz et une Picasso. Entre les deux il a placé une rangée de troènes. Six exactement. Ce qui nous donne six troènes entre Matiz et Picasso. C’est le titre de l’œuvre de Lavier. Oeuvre qui devient aujourd'hui le plus gros calembour de l’histoire de l’art. En volume et en poids.
C’est assez rare de voir un artiste devenir commissaire d’exposition d’un autre artiste tout en exposant ses propres œuvres. C’est tellement rare que ça n’est jamais arrivé. et c'est merveilleux de découvrir comment Bertrand Lavier joue dans l'exposition avec les icônes de la peinture, de Giotto à l'âne Boronali, comment il joue aussi avec les couleurs et les mots qui les définissent, comme le bleu de France. Il en a trouvé de différentes couleurs, produits par différentes marques de peintures. Alors lequel est le bon, le vrai, l’authentique bleu de France ? Une raison de plus pour aller visiter cette exposition à la Monnaie de Paris et de dire à Bertrand Lavier , non pas bon anniversaire, comme Raymond Hains ne peut plus le faire, mais Merci Raymond, comme l’ami Bertrand peut le faire.
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