La première rétrospective européenne consacrée à Jeff Koons ouvre ce mercredi 26 novembre au centre Pompidou à Paris. Les œuvres de l'artiste vivant le plus cher au monde avaient fait scandale lors de leur exposition à Versailles en 2008.
Cette fois-ci pourtant, point de vague dans l’œil du cyclone. Si scandale il y a, c'est que Jeff Koons ne fera pas scandale. Contrairement à Versailles, le centre Pompidou est un musée d'art moderne et contemporain, c'est-à-dire un lieu où l'on collectionne des œuvres qui ont l'habitude de surprendre.
Dans l'exposition, on y aperçoit ses aspirateurs et autre shampouineuse éclairée de néons dans des vitrines en Plexiglas. Sa dernière création en date se trouve à la sortie de l'usine du centre Pompidou. Elle représente deux ballerines : une agenouillée, l'autre debout qui se regardent.
Dans cette exposition qui retrace 40 ans de carrière de l'artiste en 100 objets, une double lecture est proposée de ses œuvres. Quand les enfants ne voient que des jouets de grandes tailles représentant des lapins aux oreilles dressées, ou des éléphants à la trompe levée, leurs parents reconnaissent des représentations phalliques. "Je pense que tout commence par quelque chose de sexuel", précise Jeff Koons.
L'artiste avait fait scandale dans les années 90, en réalisant des œuvres assez suggestives avec son ex-femme, qui n'était autre que la Cicciolina, une star porno italienne. Il avait mis en scène leurs ébats sexuels. Les toiles et les sculptures sont présentées dans une salle de l'exposition, interdite aux moins de 18 ans. On comprend que cela ait fait scandale, mais c'est d'ailleurs le seul moment dans sa carrière où Jeff Koons se soit véritablement mis en danger. Il ne se protégeait pas derrière son statut d'artiste et se montrait nu en action.
On ne peut néanmoins pas réduire Jeff Koons à ses créations provocatrices. En 1985, il a fait appel au Prix Nobel de physique Richard Feynman pour l'aider à concevoir des œuvres qui plaçaient des ballons de basket en apesanteur dans des aquariums. Un projet très complexe à réaliser mais qui au final, est sans doute ce qu'il a fait de plus émouvant.
Jeff Koons s'est-il donc assagi ? Le public et les collectionneurs l'ont fait rentrer dans le rang en plébiscitant ses fameux cœurs et animaux en verre. Il est vrai qu'aujourd'hui, Jeff Koons est une industrie à lui tout seul : chacune de ses œuvres nécessite plusieurs millions de dollars pour être produite.
Après l'inauguration, Jeff Koons retournera dans ses ateliers new-yorkais où travaillent ses 100 assistants, probablement avec de nouveaux projets en tête, mais toujours aussi complexes à réaliser, et surtout toujours plus difficiles à acquérir. En attendant, la rétrospective Jeff Koons se tient au centre Pompidou jusqu'au 27 avril prochain.
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