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L'écrivain américain James Ellroy
Crédit : SASCHA SCHUERMANN / DDP / AFP
Le maître du roman noir, l'Américain James Ellroy publie Perfidia aux éditions Rivages. L'écrivain manie volontiers la mégalomanie, la provoc, l'humour mais aussi le sérieux quand il le faut et pourquoi pas la courtoisie.
En chemise à fleurs hawaïenne, jean blanc et les pieds sur la table, Ellroy ne déçoit pas. Le titre de son roman, Perfidia, reprend celui d'une chanson des années 40 interprétée par Glenn Miller, et il ne faut pas le pousser beaucoup pour qu'il vous rafraîchisse la mémoire en chantant ce titre.
Perfidia tient en plus de 800 pages et ce n'est que le premier volume d'un nouveau Quatuor de Los Angeles, l'oeuvre majeure d'Ellroy, quatre romans dont le célèbre Dalhia Noir qui racontaient le Los Angeles des années 50. Cette fois Ellroy s'attaque aux années de la guerre. Nous sommes en décembre 1941, au moment de Pearl Harbor. L'hystérie gagne la ville, la chasse aux immigrés japonais nombreux sur la côte Pacifique est ouverte, des milliers d'entre eux sont internés dans des camps.
Un épisode peu glorieux de l'histoire américaine même si désormais la page est tournée selon Ellroy. "C'est une honte mais en 1987, le président Reagan a officiellement présenté ses excuses aux Japonais et a indemnisé les survivants des familles internées", a indiqué l'écrivain à RTL.
Les Français ont du respect pour le roman noir
James Ellroy
Une fois de plus c'est la face sombre de Los Angeles, l'envers du rêve américain que raconte Ellroy dans Perfidia. Flics dévoyés et alcooliques, mafias en tous genres, élus corrompus, stars de Hollywood dépravées, drogue, sexe et crime à tous les étages... Ellroy brosse une fresque envoûtante et décadente de la cité si mal nommée des anges avec pour fil rouge, rouge sang bien sûr, le meurtre atroce d'une famille japonaise, à la veille de l'attaque de Pearl Harbour.
Parmi les enquêteurs, un avatar nippon de Sherlock Holmes, Ashida, un double de l'auteur, le capitaine Parker et un beau salaud, le sergent Dudley avec qui Ellroy se voit pourtant deux points communs. "Tous les deux nous sommes de très beaux hommes et fortement membrés", s'amuse l'artiste.
La couverture de "Perfidia" par James Ellroy
Crédit : Éditions Rivages
Plus sérieusement, Ellroy brosse un superbe portrait de femme, Kay Lake qui apparaissait déjà dans Le Dahlia noir. James Ellroy a plus de succès à l'étranger qu'en Amérique, qu'il ne ménage pas il est vrai, tout particulièrement en France. Le maître apprécie... "Si les Français m'aiment autant, c'est parce qu'ils ont bon goût contrairement aux lecteurs américains et surtout parce qu'ils ont du respect pour le roman noir. Votre prix Nobel Albert Camus a reconnu que le roman noir avait inspiré son roman L'Étranger. C'est inscrit dans la culture française."
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