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Jean-Paul Belmondo sur les planches du Théâtre Marigny pour la représentation de "Kean", le 21 décembre 1987 à Paris
Crédit : SIPA
Le cinéma avait ses César. Le théâtre a désormais ses Molières. Cinq nominations pour Kean, qui se joue au Théâtre Marigny depuis le 24 février. Mais curieusement aucune pour Jean-Paul Belmondo, le monstre sacré qui tient le rôle principal et qui prend tous les risques avec ce grand retour. C'est peut-être parce qu'il a tout gagné, enchaînant cascade sur cascade dans Peur sur la ville, Le Guignolo ou L'As des As, que le théâtre voit d'un œil narquois le roi du cinéma populaire, Bébel, de retour sur une scène.
Vingt-sept ans qu'il n'avait pas goûté au vertige du rideau rouge et au frisson du trac. Qui plus est, Kean n'est pas n'importe quelle pièce. C'est une réflexion sur le métier d'acteur. Un miroir dans lequel Jean-Paul Belmondo, 54 ans, prend le temps de se regarder. Il y aura 211 représentations, et près de 200.000 entrées. Un triomphe. Belmondo renoue avec ses amours de jeunesse quand, débutant, il montait sur scène avec Jean Marais. Kean vient de faire bifurquer sa route qui, pourtant, semblait toute tracée.
54 millions de dollars aux enchères : Les Iris de Van Gogh deviennent le tableau le plus cher de l'Histoire. Jean-Paul Belmondo lui aussi vaut de l'or. L'air du théâtre l'a métamorphosé. Un dernier détour par le cinéma de Lelouch et César du Meilleur acteur dans Itinéraire d'un enfant gâté. Mais c'est sur les planches que Belmondo veut jeter toutes ses forces. Il va s'y dépenser sans compter avec une volupté de jeune acteur, comme s'il repassait le Conservatoire.
Cyrano de Bergerac, l'achat de la salle des Variétés où il est bien décidé à régner, le théâtre jusqu'à la cavalcade jusqu'à y perdre sa santé. En novembre 1999 à Brest, en pleine représentation de Frédérick ou le Boulevard du crime, il quitte la scène. Malaise. L'accident cérébral surviendra deux ans plus tard. Cette fois, Jean-Paul Belmondo ne remontera plus sur les planches. Meurtri par cette attaque qui l'empêche de gesticuler et de déclamer correctement. Le temps est cruel. Comme Kean, Belmondo aurait pu jouer encore une éternité.
(Chronique mise en ondes par Grégory Caranoni)
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