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2 min de lecture
De la résine de cannabis, à la direction des douanes de Lille (illustration)
Crédit : PHILIPPE HUGUEN / AFP
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Depuis des années, on entend les ministres de l'Intérieur marteler la même phrase devant les caméras. Nicolas Sarkozy, en mai 2011 : "La France est engagée avec une extrême fermeté dans le combat contre la drogue". Claude Guéant, en octobre 2011 : "Je veux nettoyer ce quartier du deal de drogue et des guetteurs. Et on va le faire !" Manuel Valls, en septembre 2013 : "Il faut lutter contre ces trafics de drogue qui tuent une partie de notre jeunesse".
Entre droite et gauche, le message ne varie pas sur ce dossier. Malgré tout, cette politique ne fonctionne pas. Preuve que le trafic explose : le chiffre d'affaires du cannabis atteint, pour la seule France métropolitaine et pour la seule année 2013, près de 3 milliards d'euros.
Il y a tout juste un an, les autorités parlaient d'un petit milliard seulement. Un chiffre qui n'inclut pas la cocaïne, dont le prix de vente au gramme est grosso modo huit ou neuf fois plus élevé que celui de l'herbe.
Il y a bien sûr des saisies régulières de drogues (les plus spectaculaires étant souvent médiatisées), mais elles baissent, année après année, dizaines de tonnes par dizaines de tonnes. Les policiers anti-stups estiment qu'ils n'arrivent à intercepter que 20% de la drogue acheminée en France.
Les enquêteurs ne peuvent plus rivaliser. Les trafiquants empruntent de nouvelles routes de la drogue, par cargo notamment. Par ailleurs, ils importent et exportent moins de "came" d'un seul coup. Ils préfèrent multiplier les livraisons pour brouiller les pistes et éviter de perdre trop de marchandise.
La demande de drogue est colossale et exponentielle. La preuve (c'est un phénomène très récent) : l'ouverture 24 heures sur 24 des supermarchés de la drogue. Jusqu'à présent, les dealers ouvraient leur commerce vers 11 heures le matin, et en fermaient les portes vers 23 heures. Désormais - et c'est saisissant à voir en Seine-Saint-Denis justement, dans les cités de Saint-Ouen ou de Bagnolet -, le trafic tourne à plein régime. À 3 heures du matin, il y aura des vendeurs pour vous proposer une barrette de "shit" ou quelques grammes de cocaïne.
Les dealers arrêtés se gardent bien d'avoir de la drogue sur eux. Les trafiquants ont surtout parfaitement compris les failles du système judiciaire. C'est un autre nouveau phénomène que les enquêteurs aperçoivent en ce moment, dans les cités marseillaises ou parisiennes. Les trafiquants modifient leur organigramme.
Les gamins hauts comme trois pommes, qui servaient surtout de "choufs" (guetteurs) sont de plus en plus employés comme "charbonneurs". Ce sont eux, désormais, qui vendent la drogue aux clients. Peu importe qu'ils se fassent arrêter avec de la marchandise sur eux. Ils sont mineurs, donc il n'ont quasiment aucune chance d'aller en prison. Une technique toute bête, mais imparable.
"On n'est pas dupes" de la guerre perdue contre le trafic de drogue
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