C'est sans aucun doute l'image de cet entre-deux tours de la présidentielle. L'affrontement Le Pen-Macron aux côtés des grévistes de l'usine Whirlpool d'Amiens, en début de semaine. Le site, qui fermera en juin 2018, dans un bassin d'emploi déjà durement touché, apparaît comme un symbole de cette campagne. Comme l'ont été d'autres avant elle. Danone en 2002. Airbus en 2007. Florange et Pétroplus en 2012.
Le moins que l'on puisse dire c'est que "descendre dans l'arène" n'a pas toujours porté chance aux candidats. Le premier a en avoir fait les frais en 2002, c'est Lionel Jospin. C'était face aux salariés de LU. "Si à chaque fois qu'on a un plan social, on doit nationaliser...", leur avait lancé l'ancien premier ministre en mars de cette année. Jospin et Lu, c'est la hantise de tous les candidats à la présidentielle.
À cette époque, le Premier ministre est au coude-à-coude avec Jacques Chirac dans les sondages. Jean-Marie Le Pen, encore troisième, n'est qu'outsider. Mais les plans sociaux s'enchaînent : LU, AOM, Marks & Spencer, Bata… Cette phrase déjà prononcée sur un parking et devant des palettes qui brûlent, l'impuissance du chef du gouvernement et surtout son ton choquent une gauche divisée entre ses huit candidats.
Quinze ans après son échange avec Jospin, Philippe Aoune, syndicaliste Force ouvrière chez LU, se rappelle très bien de son sentiment ce jour-là. "Devant vous, ces hommes politiques vont faire bonne figure ; par derrière, ils s'en foutent complètement. Ce qui les intéresse, c'est le bulletin de vote, qu'on vote pour eux", assène-t-il.
LU sera le début de la chute du Premier ministre candidat dans les sondages. La suite on la connait. Le 21 avril 2002, Jospin sera troisième à l’issue du premier tour, à 0,7% de Jean-Marie Le Pen.
L'autre grand souvenir de campagne qui a laissé des traces, c'est évidemment Florange en 2012. Jusqu'au bout, le Président Hollande continue de dire qu'il a tenu les engagements pris debout sur ce camion de la CFDT ce 24 février 2012. Jusqu'au bout, jusqu'à la fermeture des hauts fourneaux en 2013, les syndicats lui ont opposé cette stèle érigée à la mémoire de ses promesses.
Ce qui n’est pas anodin dans cette séquence Florange de la campagne 2012, c'est que c'est déjà exactement ce à quoi on a assisté mardi 25 avril avec les Whirlpool entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron : un match Sarkozy-Hollande autour d'une entreprise en difficulté.
Le 24 février 2012, Nicolas Sarkozy avait prévu de se rendre à 11h45 au chevet des Petroplus de Petit-Couronne. À midi, François Hollande grimpe sur le camion des ArcelorMittal. Il sait que les ouvriers de la région n'ont pas pardonné au président de la République la fermeture de l'usine voisine de Gandrange. Il court-circuite déjà le message porté par Sarkozy de l'autre côté de la France.
Le match à distance Hollande-Sarkozy ne changera rien pour les deux entreprises. Petit-Couronne comme Florange fermeront un an plus tard. Nicolas Sarkozy, battu au second tour de la présidentielle, ne sera plus en poste pour le voir.
Moulinex ou LU en 2002, Porcher en 2007, Petroplus, ArcelorMittal ou PSA-Aulnay en 2012. Jamais les promesses ou les déplacements de campagne n'ont permis de sauvegarder un site menacé.
La seule exception est peut-être Airbus, au cœur de la campagne de 2007, avec son plan de restructuration Power 8. Au lieu des 10.000 suppressions de postes prévus , il y en aura quatre ans plus tard 7.900. Pas vraiment non plus une victoire de campagne.
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