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Violences sexuelles dans l'armée : un gradé jugé à Bordeaux
Un brigadier-chef sera jugé ce vendredi à Bordeaux pour des agressions sexuelles commises entre 2007 et 2009 sur 5 femmes militaires.
L'armée française (illustration).
Crédit : AFP
L'homme, âgé de 35 ans et originaire de Pointe-à-Pitre (Guadeloupe), a été mis en examen en octobre 2010. Il est accusé d'"agression sexuelle par personne abusant de l'autorité que lui confère sa fonction". Selon l'enquête judiciaire, les faits reprochés ont été commis "dans l'exercice du service" quand celui-ci a "manifestement joué et abusé de l'autorité que lui conférait son grade dans le but d'obtenir des faveurs sexuelles".
L'homme a notamment sollicité certaines femmes en évoquant "un ordre" d'avoir une relation avec lui, tenté d'embrasser certaines victimes ou de caresser leur poitrine ou leurs fesses.
"La guerre invisible"
Les cinq victimes, dont aucune ne sera présente à l'audience, ont "toutes été harcelées mais une seule s'est portée partie civile", a indiqué Me Hugo Jalain, son avocat. "Deux disent avoir été victimes d'attouchements qu'elles sont parvenues à repousser". "Pendant la garde à vue et devant le juge d'instruction il a reconnu les faits, puis s'est rétracté", a déclaré pour sa part l'avocat du prévenu, Me Jean-François Chargeur.
Le ministère de la Défense a annoncé mi-avril un plan d'action pour lutter contre les violences sexuelles et le harcèlement dont sont victimes les femmes militaires, tout en affirmant l'importance de poursuivre la féminisation des armées.
Trois condamnations pour ce type de faits en un an
Avec 15% de femmes militaires - pour seulement 10% en Grande-Bretagne et 9% en Allemagne -, l'armée française est la plus féminisée d'Europe. En février, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian avait ordonné une enquête interne après la publication de La guerre invisible, de Leila Minano et Julia Pascual, évoquant une quarantaine de cas de violences sexuelles.
Au moins une dizaine de procédures sont en cours à Paris après des plaintes de femmes militaires pour des faits d'agressions ou de harcèlement sexuel, voire des viols. Depuis juin 2013, trois condamnations ont été prononcées pour des faits de ce type au préjudice de six victimes.
