Les revirements de situation dans l'affaire Lambert furent spectaculaires, mardi 24 juin. En quelques heures, le Conseil d'État a demandé l'arrêt des soins donnés à Vincent Lambert avant que la Cour européenne des droits de l'homme, saisie en urgence par les parents du tétraplégique en état végétatif depuis six ans, n'ordonne son maintien en vie et suspende la décision de la plus haute juridiction administrative française, en attendant de juger le dossier sur le fond.
Les parents et le demi-frère de Vincent Lambert ont immédiatement fait part de leur soulagement à l'annonce de cette décision, qui interdit le déplacement du patient dans un autre établissement ou dans un pays où l'euthanasie est légale. En revanche, la communauté médicale dans sa quasi-totalité déplore le recours des parents de Vincent Lambert et la décision de la Cour européenne.
Le docteur Kariger, médecin de Vincent Lambert à l'origine de son processus de fin de vie, a estimé que ce nouveau recours était "le délai de trop". "C'est un nouvel épisode, un de plus, qui prolonge d'autant la situation dramatique de Vincent à qui nous allons devoir faire encore subir des traitements qui relèvent d'un acharnement thérapeutique et de l'obstination déraisonnable qu'il redoutait tant lui-même", a-t-il regretté.
La tonalité est la même pour Jean Leonetti, l'auteur de la loi sur la fin de vie qui porte son nom. Le député UMP a dénoncé "un acharnement judiciaire". "La loi a légiféré sur l'acharnement déraisonnable. Est-ce que l'on n'est pas arrivé, dans le cas de Vincent Lambert, de manière tout à fait légale dans quelque chose qui est tout à fait déraisonnable ?", s'est-il interrogé.
"On risque de faire vivre à Vincent Lambert une situation d'obstination médicale déraisonnable pendant des mois. Ce qu'il ne souhaitait pas, de toute évidence", a également regretté le docteur Vincent Morel qui, comme beaucoup de ses confrères, espérait une décision définitive du Conseil d'État mardi.
"Il en est autrement à la demande des parents. C'est le droit qui s'applique. J'espère que la CEDH va traiter cette question le plus rapidement possible au moins dans les mois à venir. J'aurais du mal à imaginer, humainement, que la réponse ne survienne que dans un ou deux ans", a confié le président de la Société française d'accompagnement et de soins palliatifs (Sfap), au micro de RTL.
Pour la profession, la crainte est désormais réelle que la loi Leonetti soit fragilisée par cette affaire hors normes à tous les points de vue. Manuel Valls a d'ailleurs chargé Jean Leonetti et le député socialiste Alain Claeys de préparer un nouveau projet de loi sur la fin de vie, à présenter au Parlement avant la fin de l'année.
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