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VIDÉO - Dans l'Oise, le maire d'une commune renvoie les déchets à l'expéditeur
Le maire de la commune de Laigneville a opté pour une méthode simple afin de lutter contre l'abandon des déchets.
Dans l'Oise, le maire d'une commune renvoie les déchets à l'expéditeur.
Crédit : ERIC CABANIS / AFP
"Retour à l'envoyeur". Le nom de code des opérations écologistes de Laignevile, une commune de 4.500 âmes située dans l'Oise, ne laisse pas de détour possible aux déchets livrés en plein air par les habitants. Le maire de la ville, Christophe Dietrich, s'est récemment illustré dans une vidéo aux allures de joyeux ras-le-bol, visible ci-dessous.
Le maire lutte depuis plusieurs années pour que les abords de la commune ne se transforment pas en déchetterie à ciel ouvert, et l'efficacité de la méthode employée récemment s'avère pour le moins efficace.
"La loi n'était pas avec moi"
"Si vous dégueulassez notre commune, nous dégueulasserons chez vous (sic)". C'est par ces mots que le maire de Laigneville commente sa vidéo postée sur la page Facebook de la commune. Il explique qu'un habitant de sa commune a été repéré en train de faire du déversement sauvage de déchets. L'auteur, "parfaitement identifié" par un riverain qui l'a pris en photo, a donc connu un "retour à l'envoyeur" : la vidéo illustre un camion récupérant les déchets pour les déposer, au petit matin, chez l'intéressé.
Ancien policier, Christophe Dietrich a fait de cette chasse aux pollueurs un combat personnel pour lequel il va jusqu'à "traquer les indices dans les détritus" comme l'explique Le Point qui l'a contacté. Approché par l'hebdomadaire, le maire de Laigneville explique avoir mis en place ce système il y a deux ans, après que des plaintes pour pollution aient été classées sans suite. "Que pouvais-je faire d'autre puisque la loi n'était pas avec moi ?", demande-t-il.
"90% de déchets sauvages en moins"
Si la démarche retient l'attention et a satisfait les défenseurs de l'environnement, tous ne l'ont pas jugée de bon goût, et pour cause... Le porche bloqué par le tas de gravats donne accès à une copropriété et non à l'habitation seule du pollueur, dont les autres habitants se désolidarisent. "Je n'ai rien à voir avec ce monsieur. J'étais coincé", grogne l'un d'entre eux.
Mais le maire n'en démord pas. "Ce monsieur a été touché et j'en suis désolé. Mais l'auteur des faits est un multirécidiviste. C'est lui qui a provoqué l'effet domino", insiste-t-il. Et cette ténacité écologiste semble payer. "Entre le début de l'été 2015 et celui de 2016, nous sommes passés d'une douzaine de retours à l'envoyeur à deux ou trois. Il y a 90 % de déchets sauvages en moins et les retours à l'envoyeur sont devenus exceptionnels", se félicite l'élu, qui explique que de nombreux maires le sollicitent pour mettre en place, à leur tour, le "retour à l'envoyeur" dans leur commune.
