Nous sommes dans les
années 70, en pleine guerre du Vietnam. L'armée nord-vietnamienne a construit
tout un réseau de souterrains pour se cacher et attendre l'ennemi. Les
militaires ne savent pas qu'il est tout autour d'eux, dans ces tunnels
qui récupèrent toute l'eau de pluie et où prolifèrent les moustiques. L'armée
nord-vietnamienne perdra plus de soldats à cause du paludisme qu'à cause des combats.
Alors à la fin de la guerre, les nord-vietnamiens se tournent vers la Chine
pour essayer de trouver une solution.
Mao Tsetung très préoccupé par le fléau du paludisme en Chine vient de lancer un projet
militaire secret avec un objectif : trouver un remède dans la médecine
traditionnelle chinoise contre le palu. Le projet va être dirigé par une
chercheuse de l'Académie de médecine traditionnelle chinoise. On l'isole
de sa famille, on envoie son mari dans un camp de travail pour qu'elle puisse
consacrer ses jours et ses nuits à éplucher plus de 2.000 recettes de
remèdes traditionnels. Des recettes notamment consignées dans un livre
ancien "les prescriptions d'urgence à garder sous le coude". Parmi
ces recettes, elle tombe sur une plante, l'absinthe, dont le principe actif
l'artémisinine, déjà utilisé pour faire baisser la fièvre, semble réduire
le nombre de parasites dans le sang.
Elle réalise les
premiers essais sur des souris puis sur elle-même en s'inoculant le virus. En
30h, la maladie disparaît de son corps. Elle vient de trouver le traitement le
plus efficace et le plus sûr contre le paludisme. Et surtout un produit bon
marché contre une maladie qui tue encore aujourd'hui plus de 500.000
personnes par an, principalement des enfants. Cette sacrée bonne femme
s'appelle Youyou Tu, elle a aujourd'hui 84 ans et depuis hier elle est prix
Nobel de médecine. Le fabuleux destin de Youyou Tu, portrait captivant, est à
lire ce matin sur le site de Science et avenir.
Bien loin de la
sagesse d'une chercheuse chinoise, photo en une de tous les journaux ce matin
d'un homme torse nu en train d'escalader une barrière, d'un autre, costume en
lambeaux en train de courir. Après la violence des images celle des
mots. "Injustifiable", titre le Parisien, "Air France le dérapage" en une des Échos. Et en une du Figaro carrément "Les extrémistes d'Air France
vont-ils tuer la compagnie ?". Et maintenant ? se
demande la presse ce matin. "Ce serait
probablement beaucoup demander à ces quelques abrutis qui ont molesté les
dirigeants d'Air France que de réfléchir un court instant aux conséquences de
leurs actes", écrit Nicolas Beytout dans l'Opinion.
Dans Les Echos, François Vidal s'indigne : "Quelques centaines d'excités ont fait
sauter un verrou symbolique. Celui qui sépare une société moderne dans laquelle les conflits se règlent par le dialogue, d'avec une civilisation où
prévaudrait la loi du plus fort". Un mal bien français
semble -t-il. "Le
cas Air France symbolise toutes les tares et impasses du dialogue social à la
française", déplore Christophe Alix dans Libération. "Ce
dérapage incontrôlé, et l'affaire Air France en général, résume mieux qu'un
long discours le blocage social dont souffre la France", estime également
Le Figaro. Le mal
est fait et dans un billet intitulé "Le suicide français", Jean-Marie Montali du Parisien relève que "cette violence a fini par nous en faire
oublier une autre : l'annonce de la suppression de 2.900 postes". On notera que l'Huma consacre une page entière à ce plan B sans une ligne sur
les violences, simplement un encadré sur le côté pour dire qu'Air France va
porter plainte.
De son
coté, le site du Point interroge l'homme du jour, celui qui est torse nu en haut
du grillage, Xavier Broseta, le DRH d'Air France. Il laisse entendre que ceux qui lui ont arraché sa chemise sont extérieurs à l'entreprise. "Avez-vous reconnu vos agresseurs ? Non je n'ai reconnu personne, je suis sûr
que ce ne sont pas des militants syndicaux que je rencontre
régulièrement", a-t-il déclaré. Les
images choc de l'agression des dirigeants d'Air France font aussi les gros
titres de la presse étrangère : du Financial Times, du Guardian et de The Independent à Londres, le New York Times, le site internet de la
chaîne américaine CNN ou celui de NBC "Les dirigeants d'Air France
perdent leur chemise dans une attaque d'activistes".
Ce n'est pas là-bas
non plus qu'on fera du ciel le plus bel endroit de la Terre. "La Russie violemment critiquée après la violation de l'espace aérien turc", titre Le Monde.
Des avions de combat russes ont été interceptés à la frontière turco-syrienne
par l'armée turque. Il ne faut pas y voir un complot quelconque s'est justifié Moscou. Cet incident est le résultat de mauvaises conditions météo dans cette
zone. On apprend d'ailleurs que la Russie se préoccupe grandement des
conditions météo pendant ses bombardements. A tel point que sur la télévision
publique, il y a désormais un bulletin météo des vols où la miss météo se
félicite des conditions météo idéales d'octobre pour bombarder la Syrie. "Le vent peut souffler jusqu'à 15 mètres par seconde et il pleut une fois tous
les 10 jours, mais cela n'aura aucun impact significatif sur nos
bombardements", s'est-elle enthousiasmée. La vidéo est visible sur les sites du Monde,
de Metronews ou du Huffington Post.
Et puis pour finir un modèle du genre, la une de Libé, entièrement consacrée à Henning Mankell, l'écrivain suédois décédé hier à l'age de 67 ans. "Etoile polar", titre le journal. Quatre pages spéciales sur le créateur du commissaire Wallander. A lire aussi sur
le site de Libé, la dernière interview de Mankell en décembre 2014. "Le
sort des êtres humains est de sombrer dans l'oubli. Nous sommes 110 milliards à
avoir vécu jusqu'ici. La plupart sont morts. De combien se souvient-on ? De qui
se rappellera-t-on dans cinq cents ans ?". Peut-être d'une petite chercheuse
chinoise qui a trouvé une vieille plante pour soigner une maladie, certainement
pas de quelques excités qui ont voulu empêcher une vieille compagnie bleu blanc
rouge à se réformer.
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