Selon un sondage Ifop du 6 juin dernier, trois Français sur quatre estiment "élevée" la probabilité d'actes terroristes commis par des djihadistes isolés en France. Une inquiétude qui semble justifiée, puisque "la menace est réelle", confie Loïc Garnier, le responsable de l'Unité de Coordination de la Lutte Anti-Terroriste (UCLAT), dans un entretien exclusif à RTL.
De nombreux jeunes ont quitté le sol français pour aller s'entraîner en Syrie. "C'est notre plus grande inquiétude", révèle Loïc Garnier. Car une fois sur place, "certains individus vont être pris en charge par des cadres, notamment des anciens d'Al-Qaïda, qui ont migré depuis les zones tribales d'Afghanistan vers le Nord de la Syrie."
Des jeunes linguistiquement compatibles avec les pays visés
Loïc Garnier, responsable de l'UCLAT
L'organisation terroriste "sélectionne des jeunes et les entraîne, dans l'unique but de mener des attentats en Europe, raconte le responsable de l'UCLAT. Pour cela, ils vont recruter des jeunes linguistiquement compatibles avec les pays visés, et qui sont les plus aptes psychologiquement à se noyer dans une population occidentale."
La "France fait partie des cibles préférées d'al-Qaida"
prévient le haut-responsable policier, notamment du fait sa laïcité et son
"refus des comportements extrémistes", et des engagements français en
Afghanistan, au Mali et en Centrafrique. Pour Loïc Garnier, "on ne peut
pas parler de l'imminence d'un acter terroriste mais la menace est
réelle."
Certains de ces candidats au jihad sont déjà revenus sur le sol français, avec l'intention d'y commettre des actes terroristes. "Sans la vigilance de nos services, il y aurait eu des actes extrêmement graves commis sur le territoire français", assure Loïc Garnier.
Sans la vigilance de nos services, il y aurait eu des actes extrêmement graves commis sur le territoire français
Loïc Garnier, responsable de l'UCLAT
C'est pourquoi ces jeunes font l'objet d'une surveillance accrue. Mais leurs nombre est tel que les contrôler tous est très compliqué. "Pour surveiller une personne 24 heures sur 24, cela suppose une vingtaine de fonctionnaires. Donc si vous multipliez avec le nombre d'individus 'potentiellement surveillables', c'est impossible, estime le chef de l'UCLAT. Il faut donc faire des priorités et affecter les moyens sur les individus les plus dangereux."
Tous ne reviennent pas avec le projet de commettre un attentat. Mais "s'ils reviennent, ils ont un degré de tolérance à la violence qui n'est pas le même que celui des sociétés occidentales", estime Loïc Garnier. Pour ces jeunes, "tuer ou voir tuer sera devenu quelque chose d'assez banal".
On risque de faire face à des comportements imprévisibles et violents
Loïc Garnier, responsable de l'UCLAT
Lorsqu'ils rentrent, "la chute est rude", explique Loïc Garnier, et "certains ne le supportent pas". Car il y a "un risque de déséquilibre psychologique, avec le syndrome post-traumatique comme chez les vétérans d'Afghanistan. S'il n'y a pas de prise en charge médico-sociale, on risque de faire face à des comportements imprévisibles et violents."
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