Procès d'Outreau : les excuses de Myriam Badaoui

Son audition était très attendue. Après Thierry Delay, Myriam Badaoui a dédouané à son tour Daniel Legrand, acquitté lors du premier procès d'Outreau mais jugé depuis le 19 mai pour des actes pédophiles qu'il aurait commis lorsqu'il était mineur. Cette femme, qui avait fait exploser le premier procès entre accusations, rétractions et mensonges, a purgé sa peine pour avoir violé ses 4 garçons. 

Tous voulaient voir "le monstre"

Il y avait la foule des grands jours à la cour d'assises de Rennes. Le public a fait la queue ce mercredi matin pour ne rien rater du spectacle. Chacun voulait tenter d'apercevoir "le monstre" en personne. Mais aucun monstre n'est apparu, juste un petit bout de femme apeuré, caché derrière ses vêtements. "J'ai honte", a-t-elle déclaré une première fois avant de disculper Daniel Legrand. "Il n'a rien fait, je ne le connais ni d’Ève, ni d'Adam. J'ai menti par orgueil, je suis partie dans des délires, du n'importe quoi, je voudrais m'excuser", a-t-elle lancé. 

Le spectre du premier procès

Entre larmes et gémissements, Myriam Badaoui a attaqué le juge Fabrice Burgaud, entendu comme témoin dans ce troisième procès Outreau. "Ce qu'il faut comprendre, quand j'étais face au juge Burgaud, c'est que pour la première fois on m'écoutait", s'est-elle justifiée avant de revenir longuement sur son tandem infernal. Lui, soufflait les réponses, qu'elle ne faisait que répéter, en précisant l'heure, les détails, les habits. "Quand j'allais dans son sens, ça allait sinon Burgaud criait, tapait sur la table", a-t-elle avancé. Cette fois, c'est sûr, les fantômes d'Outreau sont bel et bien de retour.