Alors que la grève bat son plein et que près de 20% des stations-service sont en manque de carburant, les automobilistes redoublent d'inventivité pour pouvoir continuer de se déplacer. Mais ceux qui s'en sortent le mieux sont bien les adeptes de l'hybride et de l'électrique. Nul besoin pour eux de changer leurs habitudes, de chercher désespérément une station approvisionnée ou de faire la queue. La dépendance au gazole n'est qu'un lointain souvenir.
Bien heureux d'être épargnés par le phénomène de panique, ils s'amusent à narguer leurs camarades à essence sur les réseaux sociaux.
Le secteur est en plein essor et va sûrement gagner en popularité après le mouvement de grève. Les automobilistes sont désormais conscients de leur dépendance au gazole. Ils pourraient donc être plus enclins à se tourner vers des véhicules alternatifs.
C'est en tous cas le souhait formulé par Joseph Beretta, président de l'association Areve qui promeut leur utilisation. Il souligne que : "La pénurie d'essence permet de montrer l'utilité de l'indépendance énergétique". Se défaire des multiples contraintes de l'essence peut, selon lui, séduire ceux qui ont passé une bonne partie de leur journée à attendre de pouvoir faire le plein. Notamment "parce qu'avec la voiture électrique, la station-service est à la maison".
La pénurie d'essence permet de montrer l'utilité de l'indépendance énergétique. Parce qu'avec une voiture électrique, la station-service est à la maison.
Joseph Beretta, président d'Areve
Selon lui, cette crise montre à quel point nous devons compter sur les importations d'hydrocarbures pour faire fonctionner correctement la société. Problème résolu par l'énergie électrique puisqu'elle est disponible à domicile et produite en France.
Mais ce n'est pas tout. Il y a aussi l'argument écologique : les modèles électriques n'émettent pas de polluants directs et ne détériorent donc pas la qualité de l'air. C'est un moyen de transport efficace en termes de consommation de ressources primaires. Ce parti pris pour l'environnement est d'ailleurs porté par Ségolène Royal, ministre de l'Environnement, qui veut lancer une "révolution électrique".
Aujourd'hui solution temporaire à la pénurie d'essence, cette technologie gagne en popularité dans l'hexagone. La France est le premier marché des véhicules particuliers électriques.
Mais si la croissance est au rendez-vous, la part de marché reste très faible : 0,90% en 2015 et 1,2% pour les premiers chiffres de 2016. Et le luxe de ne pas avoir à faire la queue à la station service semble bien réservé à une élite : les véhicules électriques coûtent très cher. Batterie comprise, le modèle d'entrée de gamme coûte aux alentours de 17 000 euros.
C'est le principal reproche avancé par l'association 40 millions d'automobilistes. Trop cher, pas assez d'autonomie et temps de recharge assez longs sont autant d'arguments qui freinent les automobilistes à se lancer.
"Ce type de voiture n'est pas adapté aux familles et c'est souvent le deuxième ou troisième véhicule d'un foyer" précise Pierre Chasseray, président de l'association. Il considère que cette solution est peu crédible dans l'état actuel des choses. Il avance que le secteur est "encore en phase de test, la communauté d'automobilistes qui roule en électrique n'est pas énorme".
On est encore en phase de test, la communauté d'automobilistes qui roule en électrique n'est pas énorme.
Pierre Chasseray, président de 40 millions d'automobilistes
Il tient à tempérer les espoirs de certains. "Ce ne sont pas les risques de pénurie qui amènent les gens vers l’électrique" avance-t-il avant de prendre son expérience en exemple : "Je n'ai pas le budget et l'autonomie du véhicule ne répond pas à mes besoins, tout simplement".
Si les pénuries qui touchent les stations-services semblent avoir aidé à populariser ce nouveau type de voiture, le monde tout électrique n'est pas pour demain. Le président de l'association qui le défend espère, au mieux, que 10% des véhicules seront sans pot d'échappement d'ici 2020.
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