Il s'était dénoncé en octobre 2015 dévoilant son projet de tuer une députée socialiste de Paris, et a été condamné mardi pour avoir fomenté un projet terroriste. Ousmane Nimaga, 34 ans, comparaissait devant le tribunal correctionnel de la capitale mardi. Ce détenu a été reconnu coupable "d'entreprise terroriste individuelle" et condamné à cinq ans de prison, dont la moitié avec sursis, assorti d'une mise à l'épreuve avec obligation de soins et de travail.
Selon le magistrat qui a rendu la sentence, l'intention terroriste ne fait "aucun doute au regard du choix de la cible", décrivant au passage les déclarations "précises, froides, justifiées", du prévenu lors de sa garde à vue. Ousmane Nimaga nie, de son côté, cette caractérisation. Au cours de l'audience, il a répété qu'il n'a jamais "décidé de commettre un acte terroriste", à rebours de son auto-dénonciation il y a deux ans.
Confronté à des réponses très générales, le tribunal a difficilement tenté de déterminer quelle version des faits était la bonne. Sans parvenir à comprendre les raisons qui ont poussé le prévenu à dénoncer son projet, fictif ou véridique. En octobre 2015, Ousmane Nimaga avait lui-même appelé la plateforme de signalement antijihad du ministère de l'Intérieur, et l'association française des victimes du terrorisme. Il avait expliqué s'être radicalisé en prison, et projeter de tuer une députée du Parti socialiste à Paris.
Il avait alors été placé en garde à vue, et avait expliqué avoir reçu des instructions "implicites" de commettre un attentat lorsqu'il était incarcéré à la prison de Réau, en Seine-et-Marne, pour trafic de stupéfiants en récidive, et qu'il avait été au contact d'islamistes radicaux. À sa sortie de prison, en février 2015, l'homme avait créé une webTV dédiée aux quartiers populaires et c'est ainsi qu'il avait demandé à être reçu par la députée de sa circonscription dans l'espoir de bénéficier de sa réserve parlementaire. La rencontre n'avait jamais eu lieu.
Je ne suis pas un Mohamed Merah
Ousmane Nimaga
Lors de sa garde à vue, Ousmane Nimaga avait expliqué que c'est à ce moment qu'il aurait pu agresser la députée : cette prise de rendez-vous "a réveillé en moi une haine contre l'État, l'islam radical a ressurgi", avait-il déclaré. Au fil du temps cependant, l'homme a changé plusieurs fois sa version des faits, jusqu'à nier catégoriquement tout projet d'agression. Après examen, un psychiatre a déterminé chez sa personne une légère altération du discernement.
Mardi, devant les juges, le prévenu a assuré que son récit auto-incriminant "n'était pas réel". Il s'était dénoncé à l'époque dans l'espoir de trouver de l'aide alors qu'il traversait une période de "désespérance" professionnelle et sentimentale. "Cela n'avait rien à voir avec la radicalité", a-t-il ajouté, concédant seulement avoir été "imprégné" en prison par "les insanités" diffusées par des codétenus radicaux, mais dont il s'est rapidement éloigné. "Je ne suis pas un Mohamed Merah", s'est-il défendu. Son avocate a plaidé la relaxe, estimant que "la cohérence [faisait] cruellement défaut" à son client. Le prévenu a également été condamné à verser 8.000 euros de dommages et intérêts à la députée socialiste qu'il projetait de tuer.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte